
Le groupe Attijariwafa bank a organisé, les 2 et 3 décembre, la deuxième édition du colloque digital « Talents Africains ».
Cet évènement qui s’est tenu sous le thème « L’Afrique face à ses défis : Comment les talents peuvent contribuer à l’émergence du continent ? » a réuni plusieurs personnalités marocaines et étrangères de notoriété publique, issues du monde diplomatique, académique, financier et économique, aux côtés des cadres dirigeants du groupe Attijariwafa bank.
« Cet événement constitue un espace d’échange privilégié orienté vers des sujets à forte valeur ajouté qui concernent le progrès, le développement et l’essor de l’Afrique », a déclaré Mohamed El Kettani, président directeur général du groupe Attijariwafa bank lors de la cérémonie d’ouverture de ce colloque. Et d’ajouter : « Notre continent dispose d’un dividende démographique qui constitue une réelle opportunité et un levier puissant de développement pour faire rayonner une Afrique qui croit en son potentiel en investissant massivement sur sa jeunesse en tant que catalyseur d’un nouveau modèle viable et inclusive. »
Cette deuxième édition de « Talents Africains » a enregistré la participation de plusieurs talents africains représentant divers pays et établis dans plusieurs continents qui ont pris part à un programme riche en échange et en partage autour des sujets à forte valeur ajoutée pour le continent.
« La jeunesse africaine constitue l’avenir de notre continent. En 2050, la moitié de la population africaine aura moins de 25 ans, ce constat doit nous pousser à agir rapidement et de manière structurée pour faire de l’accompagnement de nos talents une priorité. Ce potentiel doit être notre première force en cultivant l’excellence et en s’appuyant sur l’inclusion et l’égalité des changes… Aujourd’hui l’Afrique doit pouvoir compter sur ses talents pour relever des défis importants et participer à la construction d’un avenir dans lequel nous seront acteur de notre destin », a souligné M. El Kettani.
Lors de son intervention, M. El Kettani a annoncé le lancement d’un programme de formation à l’entreprenariat dès ce mois de décembre par le capital humain groupe et Dar Al Moukawil, au profit d’un large panel d’étudiants africains issus des canaux de la coopération. Il est à noter que ce programme intervient dans le cadre du partenariat entre le groupe Attijariwafa Bank et l’agence marocaine de coopération internationale.
De son côté, le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a affirmé que le ministère travaille à trouver les combinaisons qui permettrons de rapprocher l’offre en compétence des besoins de développement réel des régions et des territoires et ce sur plusieurs niveaux.
« Il s’agit de la qualification des ressources humaines, l’accompagnement des cadres et des talents en formation continue au sein des entreprises pour soutenir les gains de productivité, mais aussi en favorisant l’émergence d’entrepreneurs créateurs de valeur pour mieux répondre aux besoins des marchés domestique, continental et international », a précisé Younes Sekkouri.
Sur ce dernier volet, le ministre a affirmé que le gouvernement a mis en place un programme d’urgence baptisé «Forsa», doté d’une enveloppe budgétaire de 1,25 MMDH, qui se couplera au programme national «Intelaka» lancé par le Roi Mohammed VI, soulignant que les programmes devraient booster la création de 50 000 TPE à l’horizon 2026.
Le développement des compétences des jeunes
Une table ronde a été organisée autour du thème : « Les hubs d’excellence académique en Afrique : Comment activer les leviers d’une coopération efficace au service du développement des compétences des jeunes ? ».
Pour Lionel Zinsou, Président de la Fondation de l’École Normale Supérieure et Ancien Premier Ministre du Bénin pour faire un hub d’excellence, il faut non seulement avoir des étudiants excellents mais aussi des enseignants excellents, qui font de la recherche, qui publient et qui viennent de différents horizons.
« Le continent a des moyens relativement faibles. Même pour les pays qui font un effort considérable et investissent dans l’enseignement supérieur, leur budget investi reste en dessous des normes internationales », a souligné Lionel Zinsou. Et d’ajouter : « L’Afrique perd beaucoup de ses talents d’excellence avec beaucoup de jeunes qui partent étudier à l’étranger et ne retournent pas dans leur pays ».
De son côté, Amine Bensaid, président de l’Université Al Akhawayn, a mis l’accent sur les défis importants pour les universités africaines qui sont selon lui, l’accélération des changements dans le monde de l’entreprise et mieux servir la génération Z.
Amadou Diaw Président Fondateur de ISM Dakar, a dressé un état des lieux des initiatives de coopération lancées pour promouvoir et développer les synergies académiques à l’échelle du continent
« Il faut travailler ensemble et c’est à partir de nos universités que l’on pensera l’Afrique, que l’on reconstruira les imaginaires dont on a besoin en Afrique. C’est là que l’on repensera l’éthique, le leadership et le comportement qu’on doit avoir ainsi que nos dirigeants », a-t-il conclut.
A. Loudni