Crédit photo: Ahmed Boussarhane/LNT.
Lors des travaux de la 11è réunion du CNEA, qui a été consacrée à la présentation du bilan des activités du Comité au titre de l’année 2019, M. Chakib ALJ, Président de la CGEM, a adressé un discours à l’assemblée, dans lequel il a indiqué que cette « rencontre se tient à un moment crucial et décisif. Comme toute crise, celle que nous vivons actuellement présente de véritables opportunités que nous devons saisir au plus vite. À ce titre, la phase de relance de notre économie doit aussi nous permettre de repositionner notre pays dans les chaînes de valeur mondiales. »
« Ce repositionnement ne peut être effectif et durable que s’il est opéré dans l’esprit du nouveau Modèle de développement économique et social souhaité par notre souverain que Dieu l’assiste et le comble des bienfaits de la santé. », a-t-il poursuivi. Notant que la gestion marocaine de la crise a été « marquée par une solidarité, une mobilisation et un engagement sans faille. », il a affirmé que le Royaume « a pu apporter des solutions pertinentes et audacieuses ».
Rappelant que « depuis la création du CNEA il y a dix ans, nos réalisations en termes de classement Doing Business sont très honorables », il a noté qu’il faut consolider ces réalisations « avec la mise en place de réformes à même de garantir un environnement des affaires propice aux investissements nationaux et étrangers, et de permettre à l’acte d’entreprendre de retrouver toute sa noblesse et tout son sens ».
Sur le plan régional, les CREA « ont également un rôle important à jouer », a noté M. Alj. Ils doivent, à cet effet, « insuffler un nouvel élan et mettre en place davantage d’actions concrètes ».
Parallèlement, M. Alj s’est déclaré « convaincu que la plateforme CGEM – gouvernement constitue un levier incontournable pour étudier les sujets à caractère prioritaire et aligner nos visions et nos priorités ».
En guise d’outil « complémentaire » au CNEA, cette plateforme « doit, en effet, être le réceptacle de certains chantiers liés au climat des affaires, même si je suis tenté de dire que le climat des affaires englobe déjà toutes les thématiques portées par cette plateforme », a-t-il poursuivi.
À ce titre, il a invité le Chef du Gouvernement, à réactiver les groupes de travail.
Notant que le Maroc « a réalisé d’importantes avancées et réformes sur le plan légal et nous nous en félicitons », dont il a cité le dispositif des sûretés mobilières, incluant le registre national électronique, la réforme des CRI, la simplification de certaines procédures administratives, la réforme du Livre V du code de commerce concernant les difficultés d’entreprise, la réforme du cadre légal des SA et SARL, et l’amendement du règlement général de construction, avec la mise en place de la plateforme dématérialisée Rokhass.ma.
Cependant, « plusieurs dossiers, tout aussi cruciaux que ceux que je viens de citer et dont le traitement a déjà été entamé, requièrent davantage d’attention », a-t-il relevé. Parmi ces dossiers, il a cité « le projet de Loi relatif à l’arbitrage et la médiation conventionnelle qui, dans sa mouture actuelle, ne permet pas de positionner le Maroc parmi les grands pays d’arbitrage », la modernisation du système judiciaire « avec la dématérialisation des tribunaux et une meilleure justice des affaires », l’adoption de la charte de simplification des services publics « qui doit apporter un appui juridique aux principes directeurs de la réforme de l’administration et de la simplification des procédures », et l’amendement du texte relatif aux entreprises en difficulté.
Tous ces « défis » d’ordre légal et réglementaire « doivent évidemment être accompagnés d’une structuration des dispositifs d’appui à l’entreprise relatifs notamment au financement, aux garanties, à la mise à niveau et aux subventions », a-t-il ajouté.
Aujourd’hui, ces dispositifs restent malheureusement peu connus, compliqués à mettre en œuvre et difficilement accessibles en raison de la multiplicité des acteurs, a déploré le Président de la CGEM.
À ce titre, la CGEM recommande « fortement l’agrégation de ces mécanismes en activant le guichet unique 2.0 et la généralisation du système de création d’entreprises par voie électronique dans tous les CRI ».
Relevant l’urgence de la situation, M. Alj a averti que « si nous n’accélérons pas le déploiement de certains chantiers, nos entreprises notamment les TPE et PME, encore plus affaiblies aujourd’hui par la crise, risquent carrément de mettre la clé sous la porte ». Il a ainsi demandé l’assouplissement du Code du Travail et son adaptation aux réalités du marché, entre autres le droit de grève; la formation continue, levier de développement des compétences et de compétitivité de nos entreprises face aux évolutions des métiers d’avenir ; l’intégration de l’informel qui « doit être au centre de nos priorités », s’agissant d’un « enjeu majeur pour l’avenir de l’économie de notre pays ».
Au sujet de la commande publique, « composante incontournable de l’activité économique », la CGEM à imposer la préférence nationale, quand cela est possible, et à faciliter l’accès à la TPE-PME aux marchés de l’État. S’agissant des délais de paiement, « nous nous réjouissons d’avoir trouvé une solution à ce problème dans le cadre de l’Observatoire des Délais de Paiement », a-t-il déclaré.
M. Alj a également insisté sur la nécessité de « donner une impulsion forte à l’inclusion financière, notamment avec le lancement du mobile money », et enfin, « la dématérialisation et la mise en place définitive d’un e-gov au profit du citoyen, de l’entreprise et du secteur public ».
Et d’avertir : « La réussite de la relance de notre économie et de l’amélioration de la capacité de notre pays à attirer des investissements nationaux et internationaux dépend incontestablement de la manière et de la cadence avec lesquelles nous adresserons ces chantiers prioritaires ».
En conclusion, M. Alj s’est déclaré « confiant » de l’appui du gouvernement dans le cadre d’une approche collaborative, « au vu du partenariat fort et de la confiance qui nous lient ».
LNT