Festival "cinéma et migrations" : Table ronde autour du thème “ Pourquoi ne pas parler des migrations Sud-Sud ? “
Le long métrage hollandais « Rafaël » a remporté le Grand prix de la 16ème édition du Festival international Cinéma et migrations (FICMA) qui s’est clôturée samedi soir à Agadir (9-14 décembre).
Réalisé par le Néerlandais Ben Sombogaart, le film de 1h45 min, sorti en 2018, relate l’histoire d’un jeune tunisien, marié à la coiffeuse Kimmy, contraint par le printemps arabe à fuir en Europe, mais qui termine son voyage à Lampedusa comme prisonnier et immigré illégal.
« Rafaël » s’ajoute aux très nombreux films qui parlent de la crise des réfugiés, mais il aborde le sujet habilement, selon une perspective très européenne. Par ailleurs, le prix de la meilleure réalisation a été décerné au film « Le jeune Ahmed » des réalisateurs belges Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne, qui raconte en 84 minutes l’histoire d’Ahmed, un jeune de 13 ans en Belgique, pris entre les idéaux de pureté de son imam et les appels de la vie.
Le prix du meilleur scénario, quand a lui, a été attribué au réalisateur néerlandais pour son long métrage « Broeders ». Sorti en 2017, ce film raconte en 93 minutes l’histoire de deux frères qui se rendent en Syrie déchirée par la guerre à la recherche de leur frère cadet, perdu après avoir quitté le camp des réfugiés Azraq en Jordanie pour se rendre à Daraa en Syrie.
Au cours de la soirée de clôture du festival, le prix de la meilleure interprétation féminine a été remporté par l’actrice franco-marocaine Soraya Hachoumi pour sa performance dans « Soumaya », alors que le prix de la meilleure interprétation masculine est revenu à l’acteur maroco-belge Nabil Mallat pour son rôle dans le film « Rafaël ».
Le jury du long-métrage a été présidé par le cinéaste, homme politique et ancien ministre malien de la culture, Cheick Oumar Sissoko, aux côtés de l’actrice tunisienne Fatma Ben Saidane, du réalisateur franco-marocain Ismael Ferroukhi, de la réalisatrice italienne Annamaria Gallone et du réalisateur français Manuel Sanchez.
Sur un autre registre, le jury de la seconde compétition officielle du festival, réservée aux courts-métrages, a remis le Grand prix de cette catégorie au réalisateur franco-marocain Fouad Mansour, pour son film « Le Chant d’Ahmed ».
Le jury du court-métrage a été présidé, quant à lui, par le réalisateur, producteur et scénariste marocain Abdeslam Kelai, aux côtés de l’actrice marocaine Saadia Ladib, de la comédienne et auteur libanaise Darina Al Joundi, du metteur en scène et scénariste marocain Mohamed El Khomais, et de l’acteur franco-tunisien Abel Jafri.
S’exprimant à cette occasion, le président de l’Association « Initiative culturelle » organisatrice de cette manifestation, Driss Moubarik, s’est félicité du succès qu’a connu ce rendez-vous artistique et culturelle au niveau de la région Souss Massa, se réjouissant des nombreux films marocains et étrangers qui ont été projetés pour la première fois à Agadir.
« Cet événement cinématographique a pu atteindre son objectif qui vise essentiellement à mettre en évidence la diversité du cinéma marocain, aussi bien au niveau des films produits au Maroc, que ceux produits par les Marocains du monde, notamment à travers la thématique de la migration », a-t-il souligné.
Pour sa part, le secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), Abdellah Boussouf, a relevé que la participation de son département à l’organisation de ce festival depuis sa première édition, découle de l’importance de sa thématique, estimant qu’il est « le seul et unique festival au Maroc qui met en lumière la question des migrations dans le cadre de discussions culturelles et artistiques à travers des films projetés et des rencontres animées par des professionnels du 7ème art ».
« Le FICMA constitue un espace annuel d’échange qui met l’accent sur les questions sensibles de la migration auxquelles le Royaume fait face, qui est devenu un carrefour migratoire et pays d’accueil pour de nombreux migrants, et ce dans le cadre des dispositions de l’initiative royale en matière de migration », a-t-il indiqué.
La 16ème édition du FICMA a choisi comme pays invité d’honneur cette année la Belgique avec la présence d’une délégation de réalisateurs, cinéastes, et acteurs, présidée par le réalisateur belgo-marocain, Nabil Ben Yadir, et a été marquée également par des hommages rendus à l’actrice marocaine Asmaa Khamlichi, à l’acteur franco-marocain Karim Saidi et au défunt réalisateur algérien, Moussa Haddad.
Outre des projections de films, le public gadiri était au rendez-vous avec de nombreuses rencontres, ateliers et Master Class, encadrées par des professionnels du cinéma marocain et étranger et abordant les plus grands enjeux cinématographiques.
Le FICMA est organisé en partenariat avec le département ministériel chargé des Marocains résidant à l’étranger, le Centre cinématographique marocain (CCM), le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), la wilaya de la région Souss-Massa, le Conseil régional de Souss-Massa, la préfecture d’Agadir Idda Outanane et le commune d’Agadir.
LNT avec Cdp