Historique du projet de gazoduc Nigeria-Maroc
Le projet de gazoduc Nigeria-Maroc, l’un des plus ambitieux du continent africain, a été annoncé pour la première fois en décembre 2016, à l’occasion de la visite officielle du Roi Mohammed VI au Nigeria. À cette date, un mémorandum d’entente a été signé entre l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM) du Maroc et la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), jetant les bases d’un partenariat stratégique pour la réalisation d’un gazoduc offshore et onshore reliant les deux pays sur plus de 6 000 km.
Dès 2017, les deux parties se sont engagées dans des études préliminaires de faisabilité, visant à évaluer le tracé optimal, les capacités de transport, ainsi que les implications économiques, techniques et environnementales du projet. Ce gazoduc, qui devrait longer la côte ouest-africaine, est destiné à traverser 13 pays : Nigeria, Bénin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire, Liberia, Sierra Leone, Guinée, Guinée-Bissau, Gambie, Sénégal, Mauritanie et Maroc, pour rejoindre le réseau gazier européen via l’Espagne.
En 2019, une étape importante est franchie avec la validation d’un accord de coopération intergouvernementale entre le Maroc et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), reconnaissant le projet comme une infrastructure régionale prioritaire. La pandémie de Covid-19 entraîne cependant un ralentissement des discussions, sans pour autant interrompre les efforts de planification.
En 2022, un nouveau mémorandum est signé entre le Maroc, le Nigeria et la CEDEAO, renforçant le cadre institutionnel du projet. Des études techniques de plus en plus avancées sont menées, notamment les études d’ingénierie de détail (FEED), ainsi que les études d’impact environnemental et social. Plusieurs accords bilatéraux sont également signés avec les pays concernés par le tracé.
En mai 2025, la ministre marocaine de la Transition énergétique annonce que le tracé final du gazoduc est désormais arrêté, que les études préliminaires sont achevées, et que la création d’une société conjointe entre le Maroc et le Nigeria est en cours pour la mise en œuvre du projet. La décision finale d’investissement est attendue d’ici la fin de l’année 2025.
Conçu comme un axe stratégique Sud-Sud, ce projet vise à renforcer l’intégration énergétique régionale, à améliorer l’accès au gaz pour près de 400 millions de personnes, et à positionner le Maroc comme un hub énergétique entre l’Afrique et l’Europe.