Le Conseil préfectoral de Casablanca
A Casablanca, les Plans de Développement se suivent et se ressemblent. Seulement, les problèmes restent les mêmes, devenant même davantage complexes. D’ailleurs, la réalité de la ville parle d’elle-même. Casablanca, ville malade et chaotique au niveau de ses services, ses infrastructures, ses espaces verts, son organisation urbaine, son habitat, ses centres socio-culturels et sportifs, sa propreté… tout cela se dégrade de plus en plus. Le constat n’est pas nouveau et n’étonne personne, mais on le dira pas assez : la gouvernance locale à Casablanca fait défaut.
De Maire en Maire, de Wali en Wali et de configuration administrative en configuration administrative, enchaînant révisions des priorités et plans de développement… la métropole ne change pas. Bien au contraire, le quotidien des Casablancais devient de plus en plus difficile, parfois insupportable. Casablanca n’est plus cette belle ville côtière, témoin d’un héritage art déco, exemple de civisme. Le constat est amer pour une capitale économique qui aspire à devenir concurrentielle des grandes métropoles internationales.
Au fil du temps et des promesses non respectées, la déception gagne de plus en plus les esprits des Bidaouis qui, eux, n’ont plus l’envie, voire la force, de croire aux réformes annoncées. Autrement dit, aujourd’hui et plus que jamais, le temps est aux réalisations.
Dans tous les cas, les responsables et les décideurs locaux continuent de faire fi des constats et de la réalité de la ville, préférant, comme leurs prédécesseurs, se lancer dans des programmes réalisables à moitié, voire irréalisable dans certains cas.
Le Pjdiste Mohamed Najib Ammor, président du Conseil Préfectoral de Casablanca, en est un cas parmi tant d’autres. Ce dernier vient de dévoiler le nouveau Programme de Développement de la Préfecture de Casablanca pour la période 2016-2021, soit 29 priorités pour un budget total de 730 MDH. Ce programme concerne l’enseignement (soutien du préscolaire des personnes en situation de précarité et celles en situation
de handicap, mise en place du transport scolaire au profit des personnes en situation de précarité et celles en situation de handicap pour lutter contre la déperdition scolaire…), la santé et hygiène (9 priorités), la précarité (4 priorités), l’habitat (4 priorités), le sport (3 priorités), la culture (4 priorités) et l’organisation d’un événement culturel annuel.
Comme on le voit donc, aucune valeur ajoutée. Les priorités annoncées se présentent sous forme de soutiens et de dons d’argent pour des activités dont la majorité ne crée pas de richesse, ni d’emploi pour les jeunes casablancais. Un modèle de développement dépassé et qui s’est avéré improductif, limité et loin d’être adapté aux services et besoins nécessaires au développement démographique d’une ville qui fait face aujourd’hui à de grands défis et de multiples contraintes qu’il faut absolument surmonter.
Hassan Zaatit