Manifestants pro et anti-Brexit devant le Parlement à Londres le 14 mars 2019 © AFP Tolga AKMEN
La Première ministre britannique Theresa May a demandé mercredi à l’Union européenne un report du Brexit jusqu’au 30 juin. Voici les scénarios possibles, à neuf jours de la date théorique de sortie, le 29 mars:
– Brexit reporté
Theresa May souhaite un report court du Brexit jusqu’au 30 juin, excluant à ce stade un ajournement plus long qui impliquerait que le Royaume-Uni prenne part aux élections européennes des 23 et 26 mai, une option « inacceptable » selon la dirigeante.
L’UE a prévenu que tout report devra être acceptée à l’unanimité par les 27, qui seront réunis jeudi et vendredi à Bruxelles.
La Commission européenne recommande elle deux options: un report court jusqu’au 23 mai, soit avant les élections européennes, un autre plus long jusqu’au moins fin 2019, selon un document interne consulté par l’AFP.
– Nouveau vote sur l’accord de Brexit
Destiné à mettre en oeuvre un Brexit en douceur, le Traité de retrait de l’UE négocié par Theresa May avec Bruxelles a déjà été recalé à deux reprises par les députés britanniques, en janvier et la semaine dernière.
Initialement prévu cette semaine, un troisième vote a été bloqué par le président de la Chambre des communes, le « Speaker » John Bercow, au motif que les députés ne pouvaient voter à nouveau sur un texte inchangé.
Theresa May compte néanmoins soumettre « au plus vite » une nouvelle fois l’accord aux députés en y incorporant des modifications.
Face aux incertitudes persistantes quant au sort du Brexit, ou à l’éventuelle organisation d’un autre référendum qui l’annulerait, les défenseurs d’une sortie de l’UE, opposés à ce traité, pourraient finalement le considérer comme l’unique voie sûre pour réellement quitter l’UE.
– Brexit sans accord
Le Parlement a rejeté cette hypothèse mais un Brexit sans accord reste une option par défaut si aucun terrain d’entente n’est trouvé entre Britanniques, ou avec l’UE.
En cas de « no deal », le Royaume-Uni mettrait fin du jour au lendemain à 46 ans d’appartenance à l’UE, quittant le marché unique et l’union douanière sans période de transition, un scénario redouté par les milieux économiques.
Pour atténuer une rupture brutale, le gouvernement a annoncé qu’il supprimerait temporairement les droits de douane sur 87% des importations.
Et les pays européens ont eux aussi intensifié leurs préparatifs devant une telle éventualité.
– Second référendum ou élections législatives
Réclamée par quelques dizaines de parlementaires europhiles, l’option d’un second référendum a été rejetée la semaine dernière par la Chambre des communes. Il n’est pas exclu qu’elle finisse par y revenir, en particulier en cas de blocage prolongé. Le chef de l’opposition, le travailliste Jeremy Corbyn, lui a récemment apporté son soutien, mais du bout des lèvres.
Theresa May a elle toujours refusé d’envisager une nouvelle consultation des Britanniques. Ce qui signifie qu’il faudrait un report du Brexit couplé à un changement de gouvernement ou à de nouvelles élections pour qu’elle ait lieu.
LNT avec Afp