
L’économie marocaine a réalisé un taux de croissance de 4,6% en 2017, contre 1,2% en 2016. C’est ce qu’a annoncé le ministre de l’Economie et des finances vendredi 26 janvier, à Rabat, à l’occasion de la présentation des résultats macro-économiques de l’année budgétaire de 2017.
Lors de cette présentation, le ministre de l’Economie et des finances a également annoncé que le déficit budgétaire s’est établi à 3,5% en 2017 contre 4,1% une année auparavant. Les finances publiques ont ainsi profité de la hausse des recettes fiscales et la réception de plus de 9 MMDH de dons des pays du Golfe. Pour ce qui est de l’endettement, le rapport a noté une baisse de 0,2 point de PIB pour s’établir à 64,5%.
Le secteur agricole a profité également d’une évolution en 2017, avec +187%. La production céréalière s’est établie à 96 M.Qx contre 33,5 M.Qx un an auparavant, soit la 4ème meilleure production depuis le lancement du PMV. En revanche, la production oléicole a baissé de 26%.
En l’espace de dix ans, le PMV a permis la conversion de 700.000 ha de terres agricoles aux cultures à forte valeur ajoutée, notamment l’arboriculture fruitière et le maraichage.
L’inflation ralentit
L’inflation, de sa part, a connu un ralentissement pour s’établir à un faible niveau de 0,7% en 2017, contre 1,6% en 2016, en raison de la stabilité des prix des produits alimentaires. En comparaison avec les pays voisins, ce taux reste rassurant. L’Egypte détient toujours un taux d’inflation plus élevé au niveau du nord de l’Afrique, avec 23,5%.
Hausse du chômage en milieu urbain
Toujours dans le cadre des résultats macro-économique en 2017, le taux de chômage a légèrement crû uniquement en milieu urbain, passant de 10,4% à 10,6%, soit une augmentation de plus de 0,2%. Selon le rapport du ministère de l’économie, cette hausse est la résultante de la progression de la population active (+1,1%), et l’augmentation du volume de l’emploi ( +0,9).
En revanche, 89.000 postes d’emploi ont été créés au T3 de l’année 2017, comparativement à 73.000 durant la même période de l’année dernière.
Pour ce qui est du déficit commercial, un légère accroissement a marqué l’année 2017 ( +2,6%), en relation avec l’augmentation de 6,3% des importations, liée notamment au renchérissement des cours du pétrole sur le marché international.
Par ailleurs, les exportations ont progressé de +9,3%, grâce à la fois à l’OCP et aux autres métiers mondiaux au Maroc, ce qui a contribué à une amélioration du taux de couverture de 1,5%.
En termes de produits d’exportations, le secteur automobile a détenu la première place durant l’année 2017, avec 24% d’exportations, suivi du textile et cuir ( 15%).
En termes de marchés, l’Europe reste la principale destination des exportations marocaines, bien que sa part ait diminué de 76% en 2007 à 70% en 2017.
La part de marché en Afrique a doublé, au moment où celles de l’Amérique et de l’Asie ont été consolidées.
Les résultats préliminaires de l’exécution de la LF 2017
Selon la rapport des résultats macro-économique de l’année 2017, le déficit budgétaire hors privatisation s’est établi à 3,5% du PIB, ce qui est conforme aux prévisions et en amélioration par rapport à son niveau de 2016 (4,1%).
Ce résultat a été obtenu grâce à une maîtrise des dépenses courante et une meilleure mobilisation des recettes, et ce, en dépit de la poursuite de l’accélération de l’investissement, note le rapport.
Comment se comportent les recettes ?
Les recettes fiscales ont fait de belles progressions par rapport à 2016, pour s’établir à 11,6 MMDH résultant du bon comportement des principaux impôts et taxes. Au total, les recettes ont enregistré une amélioration de 11,5 MMDH ( ou 5,2%), par rapport à leur niveau de 2016.
Par rapport aux prévisions de la LF 2017, le taux de réalisation des recettes fiscales ressort à 9,8% recouvrant, d’une part, une performance du produit de l’IS et des principales recettes douanières ( TVA et TIC), qui a permis d’atténuer les moins-values enregistrés au niveau de la TVA intérieure, des droits d’enregistrement et de timbre et des droits de douane.
Quant aux recettes non fiscales, leur taux de réalisation s’est situé à 115,8% en raison principalement de la forte mobilisation des dons en provenance des pays du CCG. Ainsi, le taux de réalisation des recettes s’élève à 101,5%.
Evolution sur le marché interbancaire
L’évolution du taux de change de dirham depuis le 15 janvier 2018, montre qu’il est resté stable à l’intérieur de l’ancienne bande de +-0,3%, et que le niveau des réserves de change se maintient également à plus de 6 mois d’importations.
Selon le rapport, ces facteurs reflètent la confiance du marché et des opérateurs dans la valeur de la monnaie nationale.
Entre le 12 et 24 janvier 2018, et sous l’effet principalement de l’appréciation de 1,8 de l’euro face au dollar, le taux de change du dirham s’est apprécié de 0,9% contre le dollar, contre une dépréciation de 0,9% par rapport à l’euro.
Concernant les interventions de BAM sur le marché des changes, les demandes des banques en devises étrangères n’ont pas dépassé, durant cette période, les 16 millions de $, entièrement satisfaite par BAM.
LF 2018, les mesures de soutien
Toujours dans le cadre des résultats macro-économique de l’année budgétaire 2017, le ministère de l’Economie s’est penché également sur les mesures de soutien liées à la loi de finances de cette année. Il s’agit entre autres, de l’amélioration de l’attractivité du dispositif « TAHFIZ » (exonération de l’IR au titre du salaire mensuel brut plafonné à 10.000 DH, et la prise en charge des cotisations sociales par l’Etat), et la réduction de l’IS et l’IR, suite à la prise de participation dans le capital des Start-up.
Imane Jirrari