Il est souvent difficile de pouvoir arrêter de fumer, à cause de l’addiction causée par la cigarette. Une étude, menée par des scientifiques français du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Dijon, a mis en lumière une nouvelle technique thérapeutique contre les troubles du tabagisme qui pourrait aider les fumeurs à mettre un terme à leur consommation de cigarettes : la stimulation cérébrale.
En effet, le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Dijon, s’est intéressé à la consommation de tabac afin de trouver une méthode qui permettrait de la réduire.
Pour cette étude, les chercheurs ont réalisé une méta-analyse de sept études, comprenant 669 patients au total. qui avait pour objectif d’arrêter de fumer et ont été suivis pendant plusieurs semaines. Les scientifiques ont voulu observer les effets que pouvait avoir la « stimulation cérébrale non invasive » ou NIBS en anglais. Selon eux, cette méthode aurait déjà prouvé son efficacité sur certains troubles liés à la dépendance.
La stimulation cérébrale non invasive (NIBS) est une technique qui consiste à placer une bobine magnétique sur le cuir chevelu et à créer un faible champ magnétique pour stimuler ou réduire l’activité des neurones dans les régions du cerveau situées sous cette bobine, elle agit principalement sur des régions superficielles du cerveau, au niveau du cortex, mais a tout de même montré une capacité à influencer l’activité de régions distantes de la zone de stimulation. Dernièrement, elle s’est démocratisée. Elle traite notamment les troubles liés à l’alcool, la toxicomanie et la dépendance.
Pour réaliser l’expérience, les personnes étudiées ont été divisées en deux groupes. Certains ont reçu une stimulation cérébrale fictive, les autres non. Les résultats, publiés le mois dernier dans la revue « Addiction » ont montré que les fumeurs ayant reçu une vraie stimulation cérébrale avaient une probabilité d’abstinence tabagique « 2,39 fois plus élevée » que ceux ayant reçu une stimulation fictive. Ainsi, d’après les auteurs de la recherche : « la stimulation cérébrale non invasive peut améliorer les taux d’abstinence tabagique de 3 à 6 mois après l’arrêt du tabac, par rapport à la stimulation fictive ou au traitement habituel ».
« Dans un avenir proche, la NIBS pourrait être reconnue comme une nouvelle option prometteuse pour aider les personnes qui souhaitent arrêter de fumer » explique Benjamin Petit, l’un des chercheurs, dans un communiqué. Cette découverte pourrait donc être une réelle avancée dans la lutte contre le tabagisme.
Le tabagisme tue près de 6 millions de personnes par an dans le monde, selon l’OMS. Au Maroc, on estime la prévalence du tabagisme à 18% chez les Marocains âgés de 15 ans et plus, avec près de 41% de la population exposée au tabagisme passif.
Le Maroc est considéré comme l’un des plus grands consommateurs de tabac dans la zone méditerranéenne avec plus de 15 milliards de cigarettes par an.
Au niveau national, nous n’avons aucune statistique quant au nombre exact de décès liés au tabac. Néanmoins, dans un pays comme le nôtre où 31,5% des hommes et 3,3% des femmes fument, le cancer du poumon fait des ravages : 90% des cancers du poumon sont dus au tabac. Le tabac serait également responsable de 25% des insuffisances coronaires dont l’infarctus.
Selon une enquête nationale sur les habitudes et les comportements des fumeurs publiée en 2008, le fumeur marocain dépense en moyenne 22 DH par jour pour l’achat de tabac (30 % du SMIG).
Il est à savoir que certains bénéfices de l’arrêt du tabac sont immédiats. En effet, la tension artérielle est à nouveau normale au bout de 20 minutes, tandis que la quantité de nicotine dans le sang diminue de moitié au bout de 8 heures. Le goût et l’odorat sont, eux, « affûtés » au bout de quelques jours. La toux et l’essoufflement peuvent même s’estomper au bout de quelques mois.
Sources:
https://www.eurekalert.org/news-releases/950370
https://institutducerveau-icm.org/fr/actualite/stimulations-cerebrales-neurodegeneratives/#:~:text=La%20stimulation%20magn%C3%A9tique%20transcr%C3%A2nienne%20(TMS,par%20un%20champ%20magn%C3%A9tique%20transitoire.