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La tenue de la Coupe du Monde 2030 au Maroc, conjointement avec l’Espagne et le Portugal, est devenu un couperet à double tranchant pour de nombreuses institutions, entreprises et secteurs marocains, avec le sentiment partagé d’une opportunité unique et dans le même temps d’une obligation de résultat quelque peu anxiogène. Il n’est donc pas anodin ni étonnant que la nouvelle stratégie de l’ONDA (l’Office national des aéroports) se fixe comme échéance l’horizon de 2030 plutôt qu’une projection plus longue à 15 ans ou plus, comme c’est habituellement le cas lorsqu’il s’agit de projets d’infrastructures aussi lourds.
Mais, une question se pose avec insistance lorsqu’on aborde l’horizon 2030 : tous les efforts engagés par le Maroc pour organiser cette Coupe du Monde sont-ils justifiés et pérennes pour le développement du pays ? La réponse apparait on ne peut plus claire dans le diagnostic de l’ONDA : avec une augmentation de 21% du total des passagers en 2024, qui représente 5,6 millions du total des 32,7 millions, le Maroc connait déjà une croissance importante qu’il faut adresser de manière tout aussi urgente que structurelle.
A titre d’exemple, l’aéroport de Marrakech seul cumule 9,3 millions de passagers avec une hausse de 34% sur une année, et la quasi-totalité des autres aéroports connaissent une croissance à deux chiffres. Ce sont donc des investissements colossaux qui sont prévus pour le développement des nouvelles infrastructures, la mise à niveau des aéroports existants et la construction de nouveaux terminaux, dans le but d’adresser la saturation des capacités face à la tendance haussière du trafic.
D’autant que l’ONDA est aussi l’hôte de la compagnie nationale et de son hub, et qu’en l’occurrence la Royal Air Maroc a aussi des ambitions actées qui deviennent cardinales pour atteindre les objectifs communs. En augmentant ses capacités de 50 à 200 avions à l’horizon 2037, comme prévu par la RAM dans le contrat cadre signé avec l’État, les infrastructures, les ressources et les services devront suivre.
En réalité, tout ceci s’inscrit dans une dynamique qui dépasse l’Office et les aéroports. La stratégie de l’ONDA fait écho plus largement à des changements de fond qui sont en train de s’opérer. Le Maroc vit un Momentum qu’il entend bien entretenir et amplifier. Or, cela passe par une certaine forme de synchronisation et de synergies des efforts pour converger vers l’objectif commun qui est d’accéder à un pallier de développement supérieur.
Le volume des passagers domestique qui est en augmentation de 30% en 2024, de la même manière que le futur Grand Stade Hassan II est destiné à accueillir in fine le Raja et le Wydad, témoigne du fait que les infrastructures aéroportuaires sont là pour rester au bénéfice de tous.
Aussi, en actant sa transformation juridique du statut d’Office à celui de Société anonyme, l’ONDA, qui par ailleurs est une activité rentable, va entamer une mue vers une efficience opérationnelle nouvelle et va pouvoir nourrir et financer ses ambitions, sans limite. Moderniser le Maroc, le rendre plus attractif, c’est aussi améliorer ses capacités d’accueil, les élever aux meilleurs standards internationaux et s’appuyer sur le capital humain pour y arriver.
Être à la hauteur des enjeux conjoncturels, mais s’inscrire dans des sillons plus profonds, c’est précisément ce que l’ONDA veut accomplir avec un volontarisme certain.
Pour que les échéances mondiales à venir ne soient que la cerise sur le gâteau.
Zouhair Yata
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