Crédit photo : Ahmed Boussarhane/LNT.
La discussion sur le bilan d’étape de l’action gouvernementale, qui a eu lieu mercredi à la Chambre des représentants, a révélé des positions contrastées. La majorité parlementaire a célébré des « succès sans précédent » des réalisations du gouvernement, malgré un contexte difficile et un temps limité, tandis que l’opposition a soulevé des interrogations sur leur « impact en termes de développement » et le respect des engagements du programme gouvernemental.
Les groupes de la majorité parlementaire, comprenant le Rassemblement national des indépendants (RNI), le parti de l’Istiqlal et le Parti Authenticité et Modernité (PAM), ont exprimé leur soutien au bilan du gouvernement. Ils ont souligné que l’action gouvernementale a touché tous les citoyens, respecté la justice sociale et l’égalité des chances, et n’a pas invoqué les contraintes nationales et internationales comme excuse, malgré la nécessité d’une mobilisation exceptionnelle.
La majorité a mis en avant les succès du gouvernement dans la gestion de défis imprévus tels que les répercussions économiques et financières de la pandémie de COVID-19, les crises géopolitiques, les années de sécheresse successives, et la gestion des effets du séisme d’Al Haouz. Le gouvernement a réussi à maîtriser les impacts de la pandémie avec des mesures financières et économiques sans précédent, à atténuer les pressions inflationnistes, et à soutenir la stabilité des produits de consommation en mobilisant 64,1 milliards de dirhams. Ils ont également mentionné la réponse rapide aux Hautes Instructions Royales pour soutenir les personnes touchées par le séisme d’Al Haouz, avec la création d’un Fonds spécial et la mise en place de l’Agence de développement du Grand Atlas, dotée d’un budget de 120 milliards de dirhams.
Les groupes de la majorité ont également salué les « politiques sociales profondes » du gouvernement à mi-mandat, notamment l’aide sociale directe aux familles marocaines, la généralisation de l’assurance maladie obligatoire (AMO), des allocations familiales, et le lancement de l’aide directe au logement. Ils ont noté les efforts pour la durabilité, la gouvernance et le bon ciblage de ces mesures.
De plus, la majorité a applaudi la réforme du système de santé, marquée par l’augmentation du budget à 31 milliards de dirhams en 2024, la création de 16.500 emplois, l’amélioration des salaires, et la création de plus de 480 centres de santé à travers le Royaume.
De leur côté, les groupes de l’opposition, représentés par l’Union socialiste des forces populaires (USFP), le Mouvement populaire (MP), le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) et le Parti de la Justice et du Développement (PJD), ont reconnu certains aspects positifs du bilan gouvernemental, comme le volume des investissements publics et la gestion de la rareté de l’eau. Toutefois, ils ont mis en garde contre les « lacunes et dysfonctionnements » observés à mi-mandat.
L’opposition a souligné que l’évaluation du bilan gouvernemental devrait se concentrer sur l’impact réel sur les citoyens et le respect des engagements du programme gouvernemental. Ils ont particulièrement questionné les promesses du gouvernement concernant la protection et l’élargissement de la classe moyenne, et l’inclusion de mesures significatives dans la Loi de Finances pour soutenir cette promesse.
Concernant les chantiers de la protection sociale, l’opposition a estimé que les succès du gouvernement étaient principalement « administratifs », appelant à assurer la mise en œuvre, le financement et la durabilité de ces mesures.
LNT