
Mme Nezha Hayat, présidente de l'AMMC lors de la séance inaugurale de la réunion de l'AMERC à Rabat le 25 janvier 2018
Dossier spécial du blog Afifa Dassouli : Les financements alternatifs des infrastructures et des PME
- À l’initiative de l’AMMC, les régulateurs africains et arabes se réunissent à Rabat
- Prendre le relais des pouvoirs publics
- Comment financer la PME par le marché des capitaux, pistes et réflexions
La quarantième réunion annuelle du Comité Régional Afrique-Moyen-Orient, (AMERC), de l’Organisation internationale des Commissions de Valeurs, OICV, (IOSCO en anglais), s’est tenue le jeudi 25 janvier dernier à Rabat, à l’invitation et l’initiative de l’Autorité Marocaine des Marchés de Capitaux, AMMC.
C’est Mme Nezha Hayat, présidente de l’AMMC et vice-présidente de l’AMERC, qui a su convaincre ce comité régional de l’OICV-IOSCO de se réunir dans la capitale du Royaume, pour une session placée sous le Haut patronage de SM le Roi, avec comme thématique principale : » Le financement par les marchés de capitaux en Afrique et au Moyen-Orient, défis et opportunités « .
Après les mots de bienvenue de Mme Nezha Hayat, c’est au Ministre de l’Économie et des Finances, M. Mohamed Boussaid, qu’il revint de planter le décor et d’introduire les débats de la problématique principale de cette réunion annuelle de l’AMERC.
Le ministre a ainsi souligné dès l’entame de son allocution l’importance que revêt le financement de l’économie par les marchés de capitaux en formulant le vœu que cette journée de travail sera riche en recommandations des différents experts et intervenants d’Afrique et du Moyen-Orient présents à Rabat en cette occasion.
Pour M. Boussaid, les financements par les marchés de capitaux devraient intervenir tout naturellement en concomitance avec les financements bancaires pour développer les économies africaines et moyen-orientales.
Car, comme devait le rappeler le grand argentier du Royaume, le défi, est celui de financer les infrastructures, qui sont le plus souvent à la charge de l’État, mais aussi d’assurer la croissance des PME par le renforcement de leur capital et capitaux propres.
Rappelant que le développement conséquent des infrastructures au Maroc a lourdement pesé sur le Budget de l’État, le ministre a précisé que pour maintenir cet effort, les pouvoirs publics comptent désormais sur les institutionnels pour les accompagner sur le marché des capitaux .
Saluant le nouvel outil de financement que sont aujourd’hui les Organismes de Placement Collectif en Immobilier, OPCI, le ministre de l’Économie et des Finances a rappelé que ceux-ci permettront désormais aux institutionnels de porter des projets industriels privés tandis que le développement de la titrisation facilitera le refinancement du bas de bilans pour les PME.
Intervenant en tant que » keynote speaker » lors de cette séance d’ouverture, Mme Miriem Bensalah, Présidente de la CGEM, s’est d’emblée inscrite dans la problématique générale de cette manifestation, celle du financement des PME par les marchés de capitaux.
C’est ainsi que la patronne des patrons marocains a notamment souligné la nécessité de prioriser la facilitation du financement de la PME, la mise en place d’instruments dédiés au financement de l’innovation. Et la présidente de la CGEM de mettre également en avant la nécessité d’une intégration régionale des marchés de capitaux pour lever plus de fonds.
Afifa Dassouli
Encadré : Ce qu’il faut savoir sur l’OICV-IOSCO
L’Organisation internationale des commissions de valeurs (OICV, IOSCO en anglais) est une organisation internationale qui fut créée en 1983. Le siège de l’organisation se trouve à Madrid. Elle regroupe les régulateurs des principales bourses dans le monde. L’objectif principal de l’OICV est d’établir des standards internationaux permettant de renforcer l’efficacité et la transparence des marchés de valeurs mobilières, de protéger les investisseurs et de faciliter la coopération entre les régulateurs afin de lutter contre la criminalité financière. Des travaux techniques approfondis, l’échange d’expériences internationales et l’analyse et l’élaboration de principes communs font de l’OICV un producteur de normes internationales mais également un forum d’échange et de coopération technique entre ses membres. L’OICV compte plus de 190 membres, répartis en deux catégories principales : les membres ordinaires qui sont les régulateurs de marchés de valeurs mobilières et les membres affiliés qui sont des bourses, des organisations financières, etc. Chaque année, l’ensemble des membres se réunit à l’occasion d’une Conférence annuelle. En plus de cette Conférence, chaque comité se rassemble deux ou trois fois par an.
L’OICV comprend plusieurs comités, dont les principaux sont :
· le Comité des présidents, composé de l’ensemble des présidents des commissions de valeurs membres de l’OICV. C’est en quelque sorte l’assemblée générale de l’Organisation ;
· le Comité exécutif qui comprend 19 membres agissant sous le mandat et le contrôle du Comité des présidents ;
· le Comité technique regroupant 15 membres dont le rôle est de mener des études sur les marchés les plus développés et les plus sophistiqués ;
· le Comité des marchés émergents constitué de 75 membres issus de l’Amérique latine, de l’Europe centrale, d’Afrique, du Moyen Orient et d’Asie du Sud-Est, chargé de mener des études sur ces marchés ;
· quatre Comités régionaux : Europe, Amériques, Asie-Pacifique, Afrique-Moyen-Orient regroupant l’ensemble des membres selon leur localisation géographique.
Parallèlement à ces comités, l’organisation s’est dotée de nombreux groupes de travail, comités permanents et « task forces » composés des membres des Comités techniques et des marchés émergents. Ses travaux sont publiés sur son site internet.