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Selon le dernier rapport de Transparency Maroc sur l’Indice de perception de la corruption (IPC) 2024, le Maroc poursuit sa tendance à la baisse en matière de lutte contre la corruption, obtenant un score de 37 sur 100. Cette note marque une perte d’un point par rapport à 2023, et une chute de deux places dans le classement mondial, positionnant désormais le pays au 99e rang.
Déclin dans le classement mondial
D’après Transparency Maroc, la situation de la corruption au Maroc demeure préoccupante. Depuis 2012, les classements successifs révèlent une tendance marquée par un enracinement du phénomène. En 2018, le pays avait enregistré son meilleur classement avec un score de 43 et une 73e place mondiale. Toutefois, depuis cette période, le Maroc a reculé de 5 points et 26 places, illustrant une dégradation continue.
L’analyse de Transparency Maroc souligne également une corrélation claire entre les niveaux de démocratie, la liberté de la presse et l’engagement de la société civile, et les performances des pays en matière de lutte contre la corruption. En effet, les pays pleinement démocratiques affichent un score moyen de 73, tandis que les régimes autoritaires enregistrent un score moyen de 29. De même, les États où la société civile est active et indépendante obtiennent en moyenne 70 points, alors que ceux où elle est réprimée atteignent seulement 31 points.
Depuis un quart de siècle, Transparency Maroc suit l’évolution de la corruption et de la gouvernance au Maroc. Ses observations confirment la nature systémique du problème, nécessitant des réformes structurelles majeures. Toutefois, selon l’ONG, la volonté politique de mettre en place ces réformes demeure insuffisante.
L’un des défis majeurs reste l’implication de certains pays à haut score dans la facilitation des flux financiers illicites à travers des paradis fiscaux et des centres financiers offshore. Ces mécanismes favorisent le blanchiment d’argent et la protection des capitaux d’origine douteuse, un enjeu qui dépasse largement les frontières du Maroc et impacte la lutte contre la corruption à l’échelle mondiale.
Il est important de noter que l’IPC se concentre essentiellement sur la corruption dans le secteur public et ne prend pas en compte les transferts financiers internationaux illicites ni les structures offshore facilitant le blanchiment.
Classement mondial : entre stabilité et déclin
Selon Transparency Maroc, les pays qui affichent les meilleurs scores en 2024 sont ceux considérés comme des démocraties stables, avec le Danemark en tête du classement pour la septième année consécutive avec un score de 90. Il est suivi de près par la Finlande, qui obtient un score de 88, et par Singapour, avec un score de 84.
À l’inverse, les pays qui enregistrent les scores les plus bas en 2024 sont souvent caractérisés par des situations de fragilité et des conflits prolongés. Parmi eux, le Soudan du Sud affiche un score de 8, tandis que la Somalie obtient un score de 9. La Syrie se positionne à 12, tandis que le Liban et le Yémen enregistrent chacun un score de 13.
LNT avec CdP