La transformation digitale au Maroc avance à pas sûrs. Considérée comme un atout potentiel d’efficacité et un gage d’amélioration de la qualité du service offert aux usagers, la digitalisation s’impose. La crise sanitaire est venue encore plus démontrer l’importance de la numérisation pour des services publics de proximité et la transparence entre l’administration et les contribuables. La crise sanitaire liée à la Covid-19 a aussi permis d’accélérer la transformation numérique au sein des administrations publiques qui ont été obligées d’encourager et de consolider leurs systèmes d’information afin de répondre aux attentes des citoyens. A titre d’exemple, pour éviter les longues files d’attente devant les guichets ou les attroupements dans les différentes institutions du Royaume, et pour faciliter l’échange de documents administratifs, le ministère de l’Économie, a lancé plusieurs initiatives, en collaboration avec l’Agence de Développement du Digital (ADD), visant à accompagner le travail à distance des administrations. Bureau d’ordre digital, guichet électronique des courriers, parapheurs électroniques, les administrations et établissements publics peuvent désormais gérer électroniquement les flux des courriers entrants et sortants, automatiser le traitement des courriers et dématérialiser complètement la signature des documents administratifs. Selon les statistiques du département de l’Economie, quelque 700 administrations, y compris les ministères, certaines communes et établissements publics ont adhéré à cette plateforme digitale nationale, destinée aux usagers des organismes publics en leur permettant de déposer, d’une manière électronique et sécurisée, des courriers auprès de ces organismes. Le département de la Réforme de l’Administration a élaboré dans le même sens un guide méthodologique de travail à distance pour les administrations publiques, entre autres. Ce guide définit les concepts de travail à distance, ses objectifs et les différents types. Il comprend un ensemble de directives et de bonnes pratiques qui doivent être mises en place par les administrations publiques ainsi que les engagements de l’administration et du fonctionnaire à respecter pour assurer la sécurité du système d’information. Concrètement, les citoyens ont aujourd’hui accès à des services digitalisés tels que “Emploi public”, “Service public”, Chikaya.ma”, “Idarati MAPS”, “Chafafiya.ma”, “calcul Pensions” et “Calcul salaires”… Pour rappel, l’accélération du développement du secteur des NTIC a été rendue possible grâce à un ensemble de stratégies. C’est ainsi que le Royaume a eu son plan de développement des IT 1999-2003, suivi de la stratégie e-Maroc 2010, lancée suite à l’appel de S.M. le Roi à l’occasion du Discours du Trône de 2008, puis le plan Maroc Numérique 2020 qui s’inscrit dans la continuité des efforts du Maroc de hisser le secteur au rang des priorités. Ces efforts ont également été couronnés par la création, en septembre 2017, de l’ADD. La contribution de jeunes startups actives dans le domaine de la finance, des télécoms, de l’industrie et de l’agroalimentaire, pour ne citer que ces domaines, est loin d’être négligée. Le volet «Smart Gouvernement» concerne le développement des services publics numériques, leur interopérabilité et intégration ainsi que la mise en place avec les autorités et les organismes concernés, des normes techniques concernant les produits et services numériques. Il a pour principal objectif d’améliorer l’expérience usager (citoyen et entreprise) en offrant un référentiel des services rendus par les administrations en utilisant le levier digital comme moyen pour rendre l’Administration efficace et efficiente au service du citoyen. La réalisation de ces objectifs est d’autant plus facilitée par le fait que la transformation numérique de l’administration marocaine a été amorcée grâce au Plan de la Réforme de l’Administration (2018-2021) qui se fixait parmi ses objectifs de mettre en place «les mécanismes et les moyens technologiques modernes et les généraliser à tous les services administratifs pour renforcer les applications informatiques communes et ainsi faciliter l’accès aux usagers». Dans la pratique, certains organismes avaient déjà donné le ton, comme la CNSS, l’Administration des Douanes et Impôts Indirects (ADII), l’Office des Changes, les régimes de retraite ou encore le ministère de la Justice. Cette nouvelle tendance va certainement transformer le mode de fonctionnement de l’administration marocaine et contribuer à la réduction de la pression sur les fonctionnaires, tout en assurant la fluidité des correspondances. Le Maroc peut donc suivre cette voie l’esprit tranquille, d’autant que l’ensemble des solutions digitales développées par l’ADD respectent les normes en vigueur, la sécurité électronique du pays étant assurée par la Direction générale de la sécurité des systèmes d’information (DGSSI) relevant de l’Administration de la Défense nationale (ADN). Autrement dit, l’évolution en la matière chez nous s’avère de plus en plus irréversible.
H.Z