L’Instance nationale de coordination des associations féministes a appelé, mercredi à Rabat, à promouvoir et à protéger les droits des ouvrières saisonnières en Espagne.
Lors d’une conférence de presse pour la présentation du « mémorandum visant à renforcer les conditions de prévention et de protection des droits des ouvrières saisonnières dans les champs de fraise de Huelva en Espagne », l’Instance a souligné la nécessité de nouer un véritable partenariat avec les organisations de la société civile, les syndicats et les associations féministes et de les impliquer dans l’ensemble des étapes de l’opération, en l’occurrence l’annonce, la sélection, l’accompagnement et le recrutement, ainsi que le suivi et l’évaluation.
Concernant les conditions de recrutement, l’Instance a, notamment, relevé l’adoption de « critères discriminatoires », optant pour des candidates mariées, veuves ou divorcées de 18 à 45 ans et mères d’enfants de moins de 14 ans, afin de garantir leur retour à leur pays d’origine à l’expiration du contrat de travail, tout en exigeant la signature d’un engagement dans ce sens. Le point a été également mis sur la méconnaissance par ces ouvrières de leurs droits, en raison de l’analphabétisme.
En prévision de l’opération 2018-2019, l’Instance a appelé les autorités de tutelle à assurer la crédibilité et la transparence de la procédure de sélection, à renforcer le contrôle, à informer, suffisamment et dans un langage simplifié, les ouvrières sur leurs droits en vertu de la loi espagnole et les conventions internationales en la matière, ainsi que sur les clauses de leur contrat, à veiller sur leur accompagnement social avant le voyage et à supprimer les critères discriminatoires.
L’Instance a, de même, appelé la partie espagnole à réviser les conditions de sélection et les clauses du contrat et à renforcer le contrôle dans les lieux de travail, insistant sur la nécessité de garantir l’équité et la dignité des ouvrières saisonnières marocaines et de leur assurer la protection juridique et professionnelle conformément aux lois en vigueur.
Dans une déclaration à la MAP, la présidente de la Fédération de la Ligue de droits des femmes (FLDF), Latifa Bouchoua a indiqué que cette initiative s’inscrit dans le suivi et l’accompagnement du dossier des ouvrières saisonnières par les organisations civiles féministes, afin d’évaluer l’ensemble des étapes de l’opération et assurer la protection sociale de cette catégorie.
Le mémorandum élaboré dans ce sens porte principalement sur les observations de ces associations concernant les conditions de travail des ouvrières saisonnières et leurs propositions et plaidoyer visant un traitement global de ce dossier, a-t-elle expliqué, prônant la mise en œuvre du référentiel des droits de l’Homme, des conventions internationales et des conventions-cadre entre le Maroc et l’Espagne en la matière, en vue d’assurer la pleine jouissance des ouvrières saisonnières de leurs droits et de leur assurer la protection sociale.
Regroupant la Fédération de la ligue de droits des femmes, l’Union de l’action féminine, l’Association Jossour et l’Association marocaine de lutte contre la violence à l’égard des femmes, l’Instance nationale de coordination des associations féministes œuvre pour la lutte contre toutes les formes de discrimination et de violence à l’égard des femmes dans les domaines économique, social, culturel et environnemental.
LNT avec Map