Le commissaire européen à la Sécurité, Julian King, lors d'une conférence de presse, le 18 août 2017 à Bruxelles © AFP Dario PIGNATELLI
La Commission européenne a annoncé mercredi le déblocage de près de 120 millions d’euros pour aider les pays européens à protéger les espaces publics de leurs villes, de plus en plus ciblées par des attaques jihadistes « low cost » comme celle de Barcelone.
Le plan d’action présenté par Bruxelles prévoit 18,5 millions d’euros disponibles dès 2017 pour des « projets transnationaux améliorant la protection des espaces publics » et 100 millions d’euros en 2018 pour aider « les villes investissant dans des solutions de sécurité ».
En juillet 2016, un homme seul au volant d’un camion a tué 86 personnes en fonçant dans la foule à Nice (sud de la France), lors du traditionnel feu d’artifice du 14 juillet.
Depuis, plusieurs attaques ont touché l’Europe dans des lieux fréquentés par le public, comme sur l’emblématique avenue des Ramblas à Barcelone en août 2017. Des attaques dans des lieux publics ont également eu lieu ces derniers mois à Londres, Manchester, Stockholm ou encore Marseille.
Outre les fonds proposés pour mieux sécuriser les lieux publics, la Commission propose aussi de créer un réseau d’expertise, pour que les Européens puissent partager leur « bonnes pratiques » dans la sécurisation de lieux comme les aéroports, les gares ou encore les stades, des lieux ouverts apparaissant comme des « cibles faciles ».
« A mesure que les terroristes changent de tactique, nous intensifions l’assistance apportée aux Etats membres pour faire face à ces menaces », a fait valoir le commissaire à la Sécurité, Julian King, lors d’une conférence de presse.
« Nous les aidons à protéger les espaces publics où la population se rencontre, tout en coupant l’accès des terroristes aux substances dangereuses entrant dans la fabrication d’engins explosifs et en tarissant les sources de financement du terrorisme », a ajouté M. King.
Le commissaire britannique s’est ensuite joint à une marche en hommage aux victimes du terrorisme qui a rassemblé environ 150 personnes au pied des institutions européennes, chacune une rose blanche à la main, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Le cortège était constitué principalement de représentants de services de secours européens, réunis depuis lundi à Bruxelles à l’initiative de l’ONG EENA (European Emergency Number Association), pour examiner les améliorations à apporter dans l’information de la population en cas d’attentat ou de catastrophe naturelle.
Les mesures proposées mercredi par la Commission dans la lutte antiterroriste incluent aussi la création, dans le cadre d’Europol, d’un « pôle de connaissances » sur la sécurité des « substances chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires ».
Sur le plan extérieur, la Commission veut renforcer sa coopération avec des pays tiers dans la lutte contre le terrorisme.
Elle a demandé aux Etats membres de l’UE de l’autoriser à « ouvrir des négociations en vue de conclure avec le Canada un accord révisé sur les données des dossiers passagers » aériens, après que l’accord signé en 2014 a été retoqué cet été par la Cour de justice de l’UE.
La Commission demande aussi d’être autorisée à ouvrir des négociations pour conclure des accords avec l’Algérie, l’Egypte, Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Tunisie et la Turquie.
De tels accords avec l’UE concerneraient « le transfert de données à caractère personnel entre Europol et ces pays pour prévenir et combattre le terrorisme et les formes graves de criminalité ».
L’exécutif européen a par ailleurs confirmé qu’il préparait la création « d’une future Unité européenne de renseignement », annoncée en septembre par son président Jean-Claude Juncker.
LNT avec Afp