Aujourd’hui, la Chine passe par une nouvelle transition énergétique. Celle-ci devrait avoir des répercussions remarquables sur le marché mondial du cobalt. En effet, ce métal est une composante essentielle pour la fabrication des batteries électriques, utilisées principalement dans l’industrie automobile. Ainsi, chaque seconde, 2 kilos de cobalt sont produits dans le monde, soit près de 62 000 tonnes par an.
Étant donné que l’essentiel des réserves de ce métal se trouve en république du Congo à hauteur de 50%, en Australie à 20%, et à Cuba (14%), ainsi qu’en prenant compte des prévisions liées à la forte augmentation de la demande sur les batteries électriques, une véritable course à l’approvisionnement se profile.
Selon les analystes d’Attijari Intermédiation, la demande en cobalt devrait augmenter de près de 52% sur la période 2016-2020 pour passer de 93 960 tonnes à 142 975 tonnes. Cette prévision repose sur deux éléments principaux. Le premier est lié à la multiplication de la production des batteries Lithium-Ion par 12 fois durant la même période. Une hausse qui devrait générer une demande additionnelle en cobalt de 37 222 tonnes. Quant au deuxième élément, il est lié à la croissance récurrente du secteur industriel mondial avec une moyenne de 3% par an, chose qui impliquerait une demande additionnelle en Cobalt de 11 793 tonnes.
Dans ces conditions, on constate que la consommation du cobalt est monopolisée par le secteur des batteries électriques aux dépens des activités métallurgiques. Ces dernières verront leur contribution baisser de 16 points en passant de 46% en 2010 à 30% en 2020.
La sécurité des approvisionnements s’impose…
Le cobalt est le seul métal vis-à-vis duquel la Chine dépend de la République du Congo. Et donc, afin de réussir sa transition énergétique, la Chine doit assurer la sécurité de ses approvisionnements en cobalt. En effet, depuis plusieurs années, le pays a adopté une stratégie agressive d’acquisition de cette matière première, et ce pour un montant de 2,65 milliards de dollars. En effet, selon les analyses d’Attijari intermédiation, le cobalt est en phase de devenir une ressource stratégique pour l’économie mondiale.
Ainsi, 77% de la production minière sont un sous-produit du cuivre et du nickel, 13% proviennent des mines artisanales et 10% sont issus des mines mono-produites. Chose qui rend la production du cobalt dépendante des cours du cuivre et du nickel.
Par ailleurs, l’année 2016 a marqué un tournant majeur dans l’évolution du cours du cobalt. En effet, après sept exercices consécutifs de surplus, le marché central du Cobalt entame une nouvelle phase de déficit durable. C’est dans ces conditions que les analystes d’Attijari Intermédiation estiment dans leur dernière note sur « la stratégie des matières premières » du mois de mars 2017, que le cours du cobalt devrait franchir à terme les 30 $/lb.
Quel impact sur nos minières?
Le groupe Managem bénéficie d’une expertise de plus de 90 ans dans l’extraction et la commercialisation du cobalt. En effet, sa production annuelle s’élève à 1.700 Tm, permettant ainsi au Maroc de se positionner au 12ème rang à l’échelle mondiale.
Ainsi, la baisse spectaculaire des cours du cobalt durant les dernières années a incité le groupe Managem à développer de nouvelles stratégies d’optimisation des coûts de production, afin de préserver une profitabilité positive sur le long terme pour l’activité «Cobalt». Dans ces conditions, Managem se positionne aujourd’hui au premier quartile des minières les plus compétitives au monde au niveau de ce métal, et devrait continuer à améliorer sa marge brute sur cette activité pour passer de 22% constatés en 2015 à 64% au premier trimestre de l’année 2017.
Enfin, et selon la même note, les performances de l’activité cobalt devraient avoir un impact conséquent sur les résultats consolidés du groupe Managem en 2017. Avec un cours annuel moyen du Cobalt de l’ordre de 18 $/lb, pour sa part son Résultat Net Part du Groupe (RNPG) devrait être porté à 650 millions de dirhams, soit un plus haut historique.