Nawal SFENDLA, marocaine à l’aube de ses 30 ans, citadine exploratrice qui ressent le besoin d’accomplir quelque chose de plus grand que les perspectives s’ouvrant à elle au quotidien, s’est lancé plus qu’un défi, un projet, l’ascension des 7 sommets les plus hauts du monde. La Nouvelle Tribune propose à ses lecteurs et lectrices de suivre les aventures de Nawal pendant ce challenge dont beaucoup rêvent. Interview.
D’où vous est venue cette envie de vous lancer dans ce projet ?
Nawal SFENDLA : Aujourd’hui, la vie d’une femme marocaine est de plus en plus intense (travail, société, mentalité…) et fortement en manque de liberté personnelle.
L’accomplissement et l’épanouissement de soi passant par l’aval de tiers. Chose avec laquelle je ne suis pas d’accord. J’ai toujours pensé que pour être bien avec autrui, il faut être bien avec soi-même, être et se sentir libre, vivre sa vie en harmonie et ainsi pouvoir affronter avec intelligence les aléas d’un quotidien marocain difficile.
Aujourd’hui, j’ai décidé de me challenger et de prendre des risques. Ma liberté est mon oxygène, mon épanouissement primordial. Je souhaite encourager les femmes actives comme moi à se donner les moyens de sortir de leur zone de confort et crier fort «ANA MRRA OU NESS»
Pourquoi avoir choisi l’ascension des plus sommets du monde spécifiquement?
J’ai eu le premier déclic lors d’un voyage avec mon frère Tarik au Népal et Tibet en 2015, plus précisément à la vue de l’Everest – Le toit du monde. Le plus beau moment de ma vie.
Nous étions à 5248 m d’altitude (premier base camp) où j’ai vécu un instant émotionnellement fort et inoubliable en famille qui restera gravé à jamais dans ma tête. J’ai ressenti un bonheur incommensurable et l’idée d’arriver un jour au sommet était pour moi un rêve irréalisable.
Le 2ème déclic a été mon voyage solo en backpack en Tanzanie cette année. Le Kilimandjaro, cette beauté naturelle qui est le toit de l’Afrique était souvent à portée de vue. Après mon safari, je me suis promis que ma première ascension serait le toit de l’Afrique – MON continent.
Soutenue et encouragée par ma famille et par mon ami Nacer Ibn Abdejalil – premier marocain à avoir atteint l’Everest, j’ai pris la décision de me lancer à la conquête des 7 toits du monde.
Comment vous préparez-vous ?
De nature sportive, me libérer l’esprit passe par une bonne séance de running. Travailler mon endurance m’aide à me détendre après un stress quotidien mais également à développer ma sérénité.
Le challenge des 7 summits requiert une bonne préparation physique et une bonne hygiène de vie. Le mental étant la base du succès. La vie ne s’arrête pas, il faut juste bien cadrer les choses et garder en oeil son objectif.
Quelles sont les prochaines étapes ?
La première ascension sera le kilimandjaro en juillet avec Nacer Ibn Abdeljalil. Ma première préparation concrète sera l’ascension du Toubkal en juin, toit de mon pays et 2ème toit d’Afrique.
Les ascensions requièrent non seulement une bonne condition physique et mentale mais avant tout un bon budget pour y arriver. Ce dernier justifiant l’accès et l’accompagnement humain important (gestion des affaires, des équipements, cuisiniers, soins médicaux, logements, transferts…)
L’ascension se fait par étape permettant ainsi au corps de s’acclimater petit à petit et de ne pas le brusquer par manque d’oxygène et craintes/risques sur le chemin vers le sommet. Certaines ascensions peuvent durer jusqu’à deux mois. Le Kilimandjaro se fera en 7 jours.
Dans quel cadre projetez-vous cette initiative ?
Il s’agit d’une initiative de développement de soi pouvant servir d’exemple aux femmes comme aux hommes.
Je souhaite encourager les Marocains et partager avec eux mon expérience de prise de risque au quotidien.
Nous sommes dans une ère où la communication digitale prime car facilite l’échange et le rend plus rapide. Aujourd’hui, L’opinion publique devient virtuelle et encore plus puissante.
Mon initiative peut s’inscrire parfaitement dans un projet de développement RSE dans les entreprises marocaines.
Apporter une nouvelle vision des valeurs des marques : la création d’un nouvel environnement de travail valorisant l’humain et son développement.
Les marques soutenant ce genre d’initiatives ont beaucoup à gagner à travers une prise de parole variée et un positionnement fort.
En bref, un mot pour nos lecteurs qui vous suivront ?
Je pars à la conquête de ma liberté, mon développement personnel. Je prendrai des risques ponctuels pour un résultat épanouissant sur le long terme. Aux femmes marocaines, je vous dis que l’on est capables de réaliser de grandes choses… RIEN n’est trop grand pour nous. Derrière chaque Marocaine, une lionne !