Travaux du 13ème Colloque international sur les finances publiques.
Vendredi 20 et samedi 21 septembre 2019, s’est tenue à Rabat, dans les locaux de la Trésorerie Générale du Royaume, TGR, la treizième édition du Colloque International des Finances Publiques, organisé par le Ministère de l’Économie et des Finances, et plus précisément la TGR, et la Fondation Internationale de Finances Publiques, Fondafip, avec le soutien de la Revue Française de Finances publiques.
Ce colloque avait pour thématique centrale : « Quelles finances locales au Maroc et en France dans un monde en mutation ? ».
C’est le Trésorier général du Royaume, M. Noureddine Bensouda, qui a prononcé le rapport introductif de cette importante manifestation scientifique et dont nous donnons ci-après les grandes lignes.
Entamant son allocution par le rappel des deux récents discours royaux, M. Bensouda a d’emblée planté le cadre général de ce colloque, soulignant deux impératifs, faire du citoyen la principale finalité́ du processus de développement, et assurer la réduction des inégalités sociales et spatiales, à partir du renouvèlement du modèle de développement et d’un nouveau contrat social.
Mais dans ce monde actuel, en constante mutation, ces obligations et objectifs sont étroitement corrélés à la démocratie, aux droits et libertés, mais également aux conditions économiques, financières et infrastructurelles de chaque pays.
Et si le Maroc a connu d’importantes avancées en ces domaines, force est de reconnaître, en reprenant les constats royaux, que les infrastructures et les réformes institutionnelles, si importantes qu’elles aient été, n’étaient pas suffisantes.
Et le Trésorier Général du Royaume de préciser son propos en constatant que : « « Les bienfaits du développement réalisé pendant ces 20 années n’ont pas bénéficié à tout le monde », des lenteurs subsistent et un sentiment d’inégalité progresse.
Les citoyens ne perçoivent pas souvent « les retombées de ces réalisations sur leurs conditions de vie » notamment en ce qui concerne la qualité des services publics de base tels que l’éducation, la santé…
Ces réalisations n’ont pas permis non plus le renforcement de la classe moyenne. Les inégalités sociales sont plus marquées en milieu rural et dans les périphéries urbaines.
Aussi, la priorité devient-elle aujourd’hui la réduction des inégalités sociales et spatiales afin d’entamer une étape nouvelle du modèle de développement.
Parmi les leviers les plus efficaces, une bonne mise en œuvre de la régionalisation avancée et de la déconcentration administrative est nécessaire, en vue d’une meilleure rationalisation de l’organisation territoriale.
Ainsi, toutes les parties prenantes de la société sont appelées à agir au niveau de tout le territoire dans le cadre d’une approche participative, inclusive et coordonnée afin d’assurer la cohésion sociale ».
Ces constats francs et responsables impliquent notamment que les finances locales soient de plus en plus des acteurs concrets dans une contribution efficace au développement économique afin de parvenir à la réduction des inégalités sociales et spatiales.
Cet objectif impérieux est subordonné à la réponse concrète à plusieurs questionnements estime M. Bensouda dans son rapport introductif :
« D’abord, quel financement pour les collectivités territoriales dont les ressources financières demeurent actuellement limitées et dépendantes de l’Etat.
La deuxième interrogation concerne les voies d’amélioration de la gouvernance et de la gestion des finances locales pour des services publics de proximité et de qualité.
La dernière question a trait au respect du droit et à la responsabilité (accountability) comme conditions nécessaires pour des finances locales au service du développement et de la réduction des inégalités ».
On aura compris donc que ces interrogations et les réponses apportées ont constitué l’essence même des travaux et successifs panels du 13è colloque des Finances Publiques.
Afifa Dassouli