Sur l'année, le PIB de La première économie mondiale n'a progressé que de 1,6% en 2016 après une hausse de 2,6% en 2015 © AFP/Archives TOSHIFUMI KITAMURA
La croissance américaine a déçu au dernier trimestre, scellant la plus faible expansion économique annuelle du pays depuis 2011 au moment où Donald Trump promet de doper l’activité avec des baisses d’impôts et un plan de relance budgétaire.
Sur l’année, le PIB de la première économie mondiale n’a progressé que de 1,6% en 2016 après une hausse de 2,6% en 2015. Il faut remonter à 2011 pour retrouver un aussi faible rythme d’expansion et c’est le plus médiocre depuis 2009, année où l’économie américaine avait connu une récession.
Il s’affiche en dessous de ce que prévoyait la Réserve fédérale (Fed) qui tablait sur 1,9% de croissance pour l’année dernière.
D’octobre à décembre, le Produit intérieur brut (PIB) américain a crû de 1,9% en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières, selon la première estimation du ministère du Commerce vendredi. Les analystes s’attendaient à une expansion de 2,2% après celle de 3,5% au 3e trimestre.
La mauvaise performance au 4e trimestre du commerce extérieur, un autre cheval de bataille de Donald Trump qui veut imposer des tarifs douaniers aux partenaires commerciaux jugés trop exportateurs comme le Mexique ou la Chine, explique en partie ce ralentissement de l’expansion.
Les exportations ont chuté (-4,3%) tandis que les importations, qui pèsent sur le PIB, ont accéléré de 8,3%.
« Des déficits commerciaux massifs et très peu d’aide sur la frontière poreuse, cela doit changer maintenant! », a lancé dans un tweet, avant la publication des chiffres du PIB, le 45e président des Etats-Unis vendredi accusant « le Mexique de profiter des Etats-Unis depuis trop longtemps ».
La nouvelle administration Trump est engagée dans un bras de fer avec Mexico sur le coût de l’érection d’un mur anti-immigration.
Le déficit commercial sur les trois derniers mois de 2016 a pesé sur le rythme da croissance à hauteur de 1,7 point, ce qui n’avait pas été le cas depuis six ans.
Certains experts relativisaient toutefois cet impact négatif du commerce extérieur rappelant qu’il reflétait un écart exceptionnel avec le 3e trimestre où des exportations de soja hors normes (du fait d’une sècheresse au Brésil notamment) avaient anormalement gonflé les ventes américaines.
Les dépenses de consommation, qui tirent traditionnellement l’expansion économique des Etats-Unis, ont marqué le pas, ne progressant plus que de 2,5% contre 3% au trimestre précédent. Même si elles restent solides, contribuant pour 1,7 point dans la croissance, c’est leur plus faible augmentation depuis le 1er trimestre.
A la fin de l’année, les acteurs économiques avaient noté un attentisme avec la fin d’une campagne électorale très disputée et pleine d’incertitudes suivie d’une période de transition avant l’investiture du nouveau président républicain.
Les dépenses de l’Etat fédéral sont retombées dans le rouge, reculant de 1,2%.
-Plus optimiste pour 2017-
Ces ralentissements ont été compensés par une bonne tenue du marché immobilier qui a signé sa meilleure progression depuis fin 2015 (+10,2%). L’investissement des entreprises a aussi consolidé sa progression (+2,4%) tandis que les dépenses au niveau des Etats et des collectivités locales sont remontées dans le vert (+2,6%) pour la première fois depuis trois trimestres.
Cette modération plus forte que prévue de l’expansion américaine devrait continuer à inciter la Réserve fédérale (Fed) qui tient une réunion monétaire mercredi, à laisser pour l’instant ses taux d’intérêt inchangés, comme le prévoient la plupart des analystes.
La première estimation de la croissance toutefois est souvent l’objet de fortes révisions. Une deuxième estimation du ministère est prévue pour le 28 février.
Pour 2017, la Fed prévoit une expansion modérée de 2,1% tandis que le FMI table sur 2,3%.
D’après le dernier Livre beige, un rapport de conjoncture établi par la banque centrale, les acteurs économiques se disent optimistes pour 2017.
Ces chiffres ne tiennent pas compte des promesses du nouveau président de mesures de relance budgétaire pour doper la croissance qu’il assure pouvoir faire monter au-dessus de 3% grâce à des réductions d’impôts sur les sociétés et les revenus ainsi que des dépenses d’infrastructures, sans compter de nouveaux droits de douane sur les échanges.
LNT avec AFP