Le président turc Erdogan lors d'une conférence de presse à Varna, le 26 mars 2018 © AFP/Archives DIMITAR DILKOFF
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est dit « extrêmement peiné » vendredi par la position « totalement erronée » de Paris qui a proposé une médiation entre Ankara et une force arabo-kurde combattue par l’armée turque dans le nord de la Syrie.
« J’aimerais souligner que je suis extrêmement peiné par (…) l’approche totalement erronée de la France à ce sujet », a déclaré M. Erdogan lors d’un discours virulent à Ankara. « Qui êtes-vous pour parler de médiation entre la Turquie et une organisation terroriste ? », a-t-il lancé.
« Nous n’avons pas besoin de médiation. Depuis quand la Turquie veut-elle s’asseoir à la table d’une organisation terroriste ? D’où avez-vous sorti cela ? », s’est emporté le bouillant chef de l’Etat turc.
Ces déclarations surviennent après que le président français Emmanuel Macron a reçu jeudi une délégation des Forces Démocratiques Syriennes (FDS), composées de combattants arabes et kurdes syriens, et les a assurées du « soutien de la France ».
Les FDS sont composées pour l’essentiel de membres de la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), un groupe qualifié de « terroriste » par Ankara et combattu par l’armée turque dans le nord-ouest de la Syrie.
Les Occidentaux, y compris la France, s’inquiètent de plus en plus de la situation dans le nord de la Syrie alors que le président Erdogan s’est dit prêt à élargir l’offensive contre la milice kurde à d’autres zones.
M. Erdogan a par ailleurs déclaré que M. Macron avait tenu des « propos très étranges » lors d’un entretien téléphonique récent consacré à la Syrie. « J’ai été contraint de le lui faire remarquer, même si le ton a été un peu élevé », a déclaré le président turc, sans autre précision.
« Ceux qui dorment et se lèvent avec les terroristes, ceux qui les reçoivent dans leur palais comprendront tôt ou tard leur erreur », a grondé M. Erdogan, qualifiant la France de pays qui « n’a pas encore réglé ses comptes avec son passé sale et sanglant », dans une apparente allusion à l’histoire coloniale.
LNT avec Afp