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Source : MAP
En ce début de semaine, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi a été l’invité de l’Université International de Rabat en vue de présenter, exposer et échanger sur tout ce qui concerne le nouveau Code de la Famille toujours en débat et qui continue de faire couler beaucoup d’encre. Cette rencontre sur de la révision du Code de la famille a été l’occasion aussi pour la projection du film « Al Wassaya » de Sanaa Akroud. Un film qui traite d’une série de questions sociales liées aux droits de la femme au sein de l’institution familiale.
Devant une armada d’étudiants, au début de cette rencontre, Abdellatif Ouahbi a abordé un certain nombre de points en discussion dans le cadre de la révision du Code de la famille, notamment le divorce, la Nafaqa et la contribution de la femme au foyer conjugal.
Dans ce sens, le ministre a insisté sur la nécessité de parvenir aux équilibres et au respect mutuel entre les composantes de la famille afin d’offrir aux enfants un climat d’harmonie et d’affection et contribuer à leur équilibre.
En outre, M. Ouahbi a souligné l’importance de valoriser la contribution de la femme à la richesse de son époux et à l’amélioration de ses moyens financiers, précisant que cette valorisation du travail des femmes, qu’elles soient au foyer ou qu’elles travaillent à l’extérieur, constitue une sorte d’équité à leur égard.
Pour sa part, Sanaa Akroud a indiqué que le film « Al Wassaya » est le fruit de plusieurs années de recherche, d’écriture, de conception des personnages, expliquant qu’elle a essayé de porter à l’écran la réalité juridique et sociale des femmes, notamment des mères divorcées qui se battent pour la garde et la tutelle de leurs enfants.
Et d’ajouter qu’elle a également abordé la question du mariage des mineures, qui constitue l’une des priorités du législateur marocain.
Un arsenal juridique adéquat
« Il n’est pas possible d’assurer la participation effective et complète des femmes en l’absence d’un arsenal juridique qui respecte leurs capacités, leur assure une justice sociale et respecte leur intelligence et leur indépendance », a-t-elle dit.
Présenté dans le contexte du débat sociétal renouvelé sur les questions touchant à la famille, et coïncidant avec la révision en cours du Code de la famille, « Al Wassaya » raconte l’histoire de Daouia, une femme qui mène une bataille juridique avec son ex-mari pour conserver la garde de sa fille.
A l’issue de la projection de ce film, un débat interactif a été ouvert avec les étudiants de l’UIR, dans le cadre de la réflexion, de l’ouverture et de l’encouragement des jeunes à s’engager et à contribuer aux questions sociétales.
Pour certains étudiants de l’Université Internationale de Rabat , la réforme de la Moudawana reste un sujet majeur pour notre société, notant que cette cette réforme est un enjeu fondamental, et cet événement illustre la volonté de l’UIR d’être au cœur des grands débats et des transformations majeures que connaît le pays, aux côtés des acteurs clés et des personnalités influentes.
Très à l’aise, Ouahbi n’a pas changé d’un iota ses convictions en la matière en soulignant avec force que la réforme de la Moudawana vient équilibrer les rapports familiaux entre l’homme et la femme et le tout pour les intérêts supérieurs des enfants. Et de poursuivre dans le même sens que contrairement aux rumeurs, désinformations et autres mal interprétations, souvent à l’allure ironique, la réforme de la Moudawana ne cherche guère à déstabiliser la famille marocaine !
Il a également indiqué que les propositions issues des larges consultations portent sur les différentes questions encadrées par le Code de la Famille et visent à corriger certains dysfonctionnements juridiques et judiciaires enregistrées, à transcender la lourdeur et la lenteur des procédures judiciaires, à assurer une plus grande intervention du ministère public et à traiter certains phénomènes sociaux liés aux questions du mariage des mineurs, de la polygamie, de la garde des enfants, de la Nafaqa, de la tutelle légale, du foyer conjugal, ainsi que les problèmes résultant de la rupture de la relation conjugale qui menacent les intérêts supérieurs des enfants.
Pour rappel, l’Instance chargée de la révision de la Moudawana avait soumis au Souverain un rapport sur ses activités en deux volumes, dont le premier porte sur des « propositions relatives au Code de la Famille » et le second a trait à des « propositions à caractère général » n’ayant aucun lien direct avec le texte du Code, mais dont dépend la mise en œuvre optimale de ce dernier. En chiffres, l’Instance a présenté 139 propositions d’amendement ayant concerné les sept livres du Code : ‘‘ Par conséquent, nous sommes aujourd’hui devant une révision substantielle du Code de la Famille, tout en veillant scrupuleusement à ce que ses dispositions puissent, en même temps, consolider la place de la femme et ses droits, protéger les droits de l’enfant et préserver la dignité de l’homme », explique le ministre de la Justice Ouahbi qui veut montrer sa volonté de mener à bon port un texte moderne parfaitement inscrit dans les principes des droits universels !