Confinement oblige, c’est depuis leur domicile (pour la plupart) que la presse nationale et la direction de Maghreb Steel se sont rencontrés pour une e-conférence jeudi 26 mars au matin.
M. Hatim Senhaji, DG du sidérurgiste national, a tout d’abord relevé que 2019 a vu une nette « amélioration des indicateurs de sécurité », et une « baisse du taux de gravité », « à des niveaux jamais atteints ». Et de préciser que 2020 marque le début d’un nouveau cycle pour la sécurité, pour laquelle l’entreprise vise le 0 accident.
Il a également été question de sécurité en ce qui concerne la situation actuelle d’urgence sanitaire nationale face au covid-19. Maghreb Steel continue d’assurer l’ensemble de ses activités avec un effectif légèrement réduit. M. Senhaji précise que dans les ateliers, les ouvriers travaillent loin les uns des autres. Leur carnet de commande, qui comprend peu de clients dans l’automobile, n’a pas été particulièrement impacté. Pour laisser la priorité aux besoins essentiels du Royaume, le groupe a également suspendu sa consommation de gaz.
Plus généralement, selon M. Senhaji, « l’enseignement important » de cette crise est « qu’on ne peut pas mettre tous les œufs dans le même panier », pointant du doigt des secteurs qui ont été paralysés entièrement par l’arrêt de la production en Chine.
Une année difficile
Côté chiffres, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 2 943 745 contre 3 104 299 MDH l’année précédente. Le résultat d’exploitation s’élève à -169 411 contre un montant de -113 656 MDH au titre de l’exercice précédent. Le résultat net social ressort à -299 302 contre -313 929 MDH en 2018.
L’année 2019 aura été marquée par un bas de cycle et des prix qui ont baissé jusqu’à -30%. « Toutes les aciéries du monde ont soufferte », souligne M. Senhaji. Dans la foulée, les marges ont également baissé, et la concurrence s’est montrée particulièrement agressive, avec notamment « une hausse des importations contournant les mesures de défense commerciale en place ». Le groupe aura pu toutefois limiter les dégâts en jouant sur « les améliorations opérationnelles qui ont permis de réaliser des baisses des coûts variables de transformation entre 15% et 22% selon les lignes de production et une baisse des coûts fixes de 7% ». La baisse des prix du GPL est une autre raison, explique-t-on auprès du groupe, notant que l’année 2019 a été marquée par l’expiration en septembre de la mesure anti-dumping sur les produits laminés à chaud et l’instauration en octobre d’une mesure de sauvegarde provisoire. Etant donné les délais habituels de production et de livraison dans le secteur, cette mesure n’a pas eu d’impact significatif sur les résultats de l’exercice 2019. La société a pu donc maintenir un niveau d’EBITDA positif dans la continuité des résultats du 2ème semestre de 2018.
Si les prévisions 2020 « ne sont plus valables », le business plan sur 10 ans le reste. Il vise en priorité « l’augmentation des volumes et la maîtrise des coûts de production ».
HZ