Un demi-degré Celsius de température moyenne en plus a suffi à multiplier et intensifier ces dernières années les canicules et pluies torrentielles dans de nombreuses régions du monde, souligne une étude parue vendredi. © AFP/Archives LIONEL BONAVENTURE
Il y a un sujet qui me taraude la tête depuis un bon bout de temps. D’un côté, on nous demande de freiner la consommation car notre chère Terre s’épuise et se réchauffe, de l’autre, ‘’la société de consommation’’ nous pousse à acheter pour qu’il n’y ait pas de chômage, afin que nous puissions tous avoir accès au confort, au détriment de la liberté. Deux idées tellement paradoxales que cela semble difficile de les accorder.
Nous allons aborder les sujets globalement mais d’avance je sais que la solution n’est pas du tout évidente.
Le réchauffement climatique.
Depuis le début du XXe siècle, il y a une tendance au réchauffement global. Préoccupé par ce sujet, l’ONU a créé le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Les conclusions sont claires : Les changements de température sont bien réels et clairement liés aux activités humaines. La plupart des études portent sur la période allant jusqu’à l’an 2100. Cependant, le réchauffement devrait se poursuivre au-delà de cette date, même si les émissions s’arrêtent, en raison de la grosse capacité calorifique des océans et de la durée de vie du dioxyde de carbone dans l’atmosphère.
La dernière évaluation datant de 2012 a conclu à l’imminence de nouveaux impacts négatifs du point de vue économique, climatiques : inondations, sècheresses, tempêtes, cyclones, élévation du niveau de la mer et ses conséquences pour des millions d’habitants (baisse des rendements agricoles, incendie de forêt) et tant d’innombrables problèmes néfastes pour les êtres vivants.
Nous ne pouvons plus continuer à vivre en ignorant ce qui nous attend ou plutôt ce qui attend nos enfants. Je pense à ce que disent les Amérindiens : << Respecte la Terre, elle t’est prêtée par tes enfants. >>
La Société de consommation.
La notion de société de consommation désigne un ordre social et économique fondé sur la création et la stimulation systématique d’un désir d’acheter des biens de consommation et des services dans des quantités toujours plus importantes.
Pour entretenir la consommation, les biens consommés sont souvent peu durables, ou même sont produits et vendus dans la perspective d’une obsolescence programmée. La consommation tend alors à dominer la morale.
L’expression est souvent utilisée comme critique de la société moderne capitaliste et médiatique, où le court-terme, l’image, la possession et la publicité sont devenus des valeurs apparemment dominantes du système économique, au détriment de l’écologie et des relations sociales.
Cette consommation croissante de matière et d’énergie difficilement renouvelables, cette surexploitation des ressources naturelles sont la source d’une crise environnementale mais aussi énergétique et climatique.
En 1970, le philosophe Jean Baudrillard, remet en cause la société de consommation. Il formalise cette mise en cause dans un ouvrage intitulé : « La Société de consommation », dans lequel il estime que la consommation qui était d’abord un moyen de satisfaire ses besoins primaires est surtout devenue un moyen de répondre à une injonction visant à se différencier des autres, tenant lieu de ‘’morale’’, créant des relations sociales artificielles et de nouveaux symboles (de richesse ou de puissance assimilées à l’accumulation de bien) au profit de consortiums de taille croissante, et au détriment de l’environnement, en hypothéquant le futur de l’humanité. Comment ne pas lui donner raison.
On ne va pas continuer à travailler pour alimenter ‘’l’Ogre de la consommation’’ ! Il faut calmer le jeu et raisonner plus simplement en tentant de ralentir cette course effrénée.
La machine semble s’être emballée.
Alors d’un côté notre Terre se dérègle, s’épuise et de l’autre côté on nous pousse à consommer. Il y a quelque chose qui ne va plus du tout. On dit bien que la liberté n’a pas de prix, nous l’avons vendue pour le confort. Et nous allons rester les bras croisés, sans rien dire !
En parlant de cela, je contribue un peu à faire prendre conscience que c’est nous qui détenons notre destin et que l’action doit être rapide et efficace. Tous unis, nous le pouvons.
Par notre façon d’agir, nous pouvons influencer le cours des choses. Par chaque acte journalier chacun de nous peut contribuer à ce que la tendance diminue. Lorsque nous serons des centaines de millions à penser ainsi les gouvernements par la force des choses suivront devant cette pression sociale. Si nous baissons les bras, Qui le fera à notre place ?
Aurions- nous perdu notre liberté aux dépens de la consommation ? Cette liberté que tant d’hommes ont défendu au péril de leur vie. Henri Jeanson disait : << Nous n’avons qu’une liberté : la liberté de nous battre pour conquérir la liberté. >>
J’ai l’impression que le système capitaliste est confronté à un énorme problème. La Terre le lui fait bien comprendre. Je pense que la situation est tellement alarmante que nous allons devoir changer notre mode de vie du tout au tout dans les décennies à venir. Par la force des choses nous trouverons bien un moyen de nous adapter. Mais à quel prix ?
Je termine avec deux proverbes Amérindiens que je trouve concluants par leur évidence :
<< La Terre n’appartient pas à l’homme, c’est l’homme qui appartient à la Terre. >>
<< Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson pêché, alors vous découvrirez que l’argent ne se mange pas. >>
Randolph Benzaquen