PwC Global CEO Survey 2025 : Les dirigeants marocains majoritairement optimistes
Dans un environnement mondial marqué par l’instabilité géopolitique et les défis climatiques, les dirigeants d’entreprises marocaines affichent un niveau de confiance élevé vis-à-vis des perspectives économiques nationales. Selon la 28ᵉ édition du PwC Global CEO Survey, présentée mardi à Casablanca à l’occasion d’un ftour, 81 % des CEO marocains se déclarent optimistes quant à la croissance de l’économie du Royaume en 2025.
Bien que ce chiffre soit en recul par rapport aux 90 % relevés en 2024, il reste significatif et témoigne, selon PwC, de la résilience du tissu économique national. Cette confiance contraste avec une perception plus nuancée de l’économie mondiale, puisque seulement 52 % des dirigeants interrogés se disent confiants quant à sa trajectoire, contre 58 % l’année précédente.
Le sondage, conduit auprès de plus de 4.700 dirigeants à travers 109 pays, dont une déclinaison régionale pour le Maroc et le Maghreb, met en évidence les priorités, préoccupations et orientations stratégiques des chefs d’entreprise dans un contexte incertain. Au Maroc, le risque géopolitique arrive en tête des inquiétudes, cité comme principale menace par 34 % des répondants. Malgré cela, 90 % des dirigeants marocains restent confiants dans la croissance de leur propre entreprise au cours des douze prochains mois.
Lors de la présentation de l’étude, Jonathan Le Henry, associé et directeur de Strategy& au Maghreb (filiale conseil en stratégie de PwC), a souligné que cette confiance renouvelée illustre une capacité d’adaptation croissante des entreprises marocaines aux nouveaux enjeux stratégiques. Il a également mis en avant l’émergence d’un « double impératif technologique », centré sur le renforcement de la cybersécurité d’une part, et l’intégration de l’intelligence artificielle d’autre part.
Selon les données de l’étude, 71 % des dirigeants marocains prévoient d’intégrer l’IA de manière systématique dans leurs processus internes d’ici trois ans. Pour Le Henry, cette évolution témoigne d’un changement de perception fondamental : « L’IA n’est plus perçue comme un simple concept technologique, mais comme un levier de transformation et de compétitivité incontournable pour les entreprises marocaines. »
L’enquête révèle également un dynamisme affirmé en matière de fusions-acquisitions. Ainsi, 47 % des chefs d’entreprise au Maroc envisagent de réaliser une opération d’acquisition d’ici 2028, et 39 % déclarent en avoir déjà conduit une au cours des trois dernières années. Cette tendance reflète une volonté d’expansion ciblée, notamment vers des marchés jugés stratégiques.
Par ailleurs, les préoccupations liées aux enjeux climatiques gagnent du terrain. Assia Benhida, associée chez PwC et responsable du pôle Marchés & ESG pour le Maghreb, a relevé une prise de conscience croissante au sein du monde des affaires marocain. Selon l’étude, 45 % des dirigeants se déclarent particulièrement attentifs aux évolutions réglementaires liées aux émissions carbone, notamment dans le cadre de mécanismes internationaux comme le Carbon Border Adjustment Mechanism (CBAM) mis en place par l’Union européenne.
Mme Benhida a souligné que les entreprises marocaines adaptent progressivement leurs stratégies pour se conformer à ces nouvelles exigences, en investissant davantage dans des solutions durables et en adoptant des modèles d’affaires plus responsables. Elle a insisté sur la nécessité d’intégrer pleinement la dimension ESG (Environnement, Social et Gouvernance) dans la planification stratégique afin d’assurer la compétitivité à long terme des entreprises sur les marchés internationaux.
LNT
