Lancé en 2008, le PMV a aujourd’hui dix ans. L’heure du bilan a certainement sonné, d’autant plus que dans trois ans seulement, en 2020 exactement, le PMV arrivera à terme. En attendant, il s’agit de savoir si cette stratégie est parvenu à atteindre les objectifs fixés…
Aziz Akhannouch, à la tête de l’Agriculture depuis 2007, se veut rassurant, satisfait, voire soulagé du chemin parcouru jusqu’à présent, chiffres à l’appui. Le PIB Agricole est passé d’environ 68 MMDH en 2008 à plus de 120 MMDH en 2016, qui reste, d’après le ministre rniste, «une année difficile», soit une augmentation globale variant entre 60 et 74%. «Ce résultat peut être considéré comme très satisfaisant au vu du contexte international marqué par la crise économique et financière mondiale qui s’était installée au lendemain même de l’avènement du PMV», tient à préciser le patron de la Colombe.
Au niveau du commerce extérieur, les exportations agricoles qui atteignaient en 2008 environ 15 MMDH, ont atteint 27 MMDH en 2015, soit une hausse de 78%. En dix ans également, le PMV a permis la conversion de 700 000 ha de terres agricoles à la culture à forte valeur ajoutée, avec l’implantation d’arbres fruitiers. Il a permis aussi l’exploitation des 10% de terres non-utilisées par des cultures fourragères destinées à l’élevage, la création de plus de 300 000 exploitations afin de passer de 1,5 à 1,8 million d’exploitations.
Le PMV a permis aussi un progrès qualifié de significatif dans la mécanisation de l’agriculture marocaine, qui enregistre 8,03 tracteurs pour 1000 ha au lieu de 4,9 enregistré avant la mise en oeuvre du PMV. De même, le taux de mécanisation dans la culture céréalière couvre actuellement 90%, avec une augmentation du cheptel de plus de 4 millions de moutons et de chèvres, ce qui représente une hausse de 15%, et plus d’un million de bovins, ce qui équivaut à une augmentation de 40%.
Sur un autre registre, le PMV a réussi, selon Akhannouch, à intégrer un nouveau modèle d’exploitation agricole et un important changement dans les méthodes et la visibilité : «Il s’agit d’une feuille de route volontariste adaptée aux enjeux de l’agriculture marocaine avec des objectifs chiffrés».
Sur le plan économique d’abord, il s’agit de faire de l’agriculture un des poids lourds de l’économie nationale avec un objectif de 100 MMDH de valeur ajoutée additionnelle. Pour ce qui est de la balance commerciale, il s’agit de conquérir de nouveaux marchés et augmenter les exportations. Pour rappel, le secteur des exportations des produits alimentaires représente la 4ème source de devises au Maroc avec 12% du total des exportations.
Sur le plan social, le PMV s’attaque aux racines de la pauvreté dans le monde rural et améliorer les revenus des populations rurales, soit 45% des Marocains. En somme et pour Akhannouch, «à trois ans de son échéance, le PMV a pleinement rempli les objectifs qui lui ont été assignés, et le pari de la modernisation de la grande agriculture comme celui de l’inclusion des petites exploitations, sont en passe d’être remportés».
Mais il est quand même important de constater que des efforts sont encore à déployer pour que le petit fellah puisse en bénéficier comme il se doit. En attendant des jours meilleurs, l’agriculture vivrière domine et les yeux des Fellahs restent rivés sur la météo…