Un tiers du stock mondial de poisson, toutes espèces confondues, est victime de la surpêche, selon l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture. Ci-contre prises de thons par des pêcheurs au sud de l'Espagne, le 21 mai 2015 © AFP/Archives CRISTINA QUICLER
Une cinquantaine d’entreprises de la pêche ont signé lundi un pacte pour mettre fin d’ici 2020 à la pêche illégale du thon et au travail forcé qui en découle, a annoncé le World Economic Forum.
« Quarante-huit grandes entreprises de pêche, détaillants et entreprises associées ont signé aujourd’hui la déclaration de traçabilité ‘Thon 2020’, dans laquelle ils s’engagent à empêcher le thon pêché illégalement d’être mis sur le marché » et également à empêcher le travail forcé en haute mer, indique l’organisateur du forum de Davos dans un communiqué.
Parmi ces signataires, des géants du secteur comme le Thaïlandais Thai Union, numéro trois mondial du poisson en boîte.
Les signataires « s’engagent à bannir la pêche illégale, clandestine et non réglementée de leur industrie, pour éliminer le travail forcé des navires de pêche et protéger la santé des océans et les moyens de subsistance des communautés de pêcheurs », explique le communiqué.
Cet accord, négocié par le World Economic Forum, est soutenu notamment par 18 ONG, des organismes de la société civile et le président de l’Assemblée générale des Nations unies, indique le communiqué. Il est présenté lundi en ouverture de la première Conférence sur les Océans organisée par les Nations Unies.
Selon l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), environ un tiers du stock mondial de poisson toutes espèces confondues est victime de la surpêche, en général illégale, ce qui représente chaque année pour les pêcheurs un manque à gagner d’environ 24 milliards de dollars, ou 26 millions de tonnes de poissons, indique le communiqué.
La pêche illégale du thon génère par ailleurs du travail forcé dans de nombreux pays. Le choix de protéger en particulier ce poisson de la pêche illégale n’est pas innocent. Situé au sommet de la chaîne alimentaire, l’état de ses stocks a un impact considérable sur la santé des océans. C’est aussi, rappelle le communiqué, un des groupes de poissons les plus touchés par la surpêche.
Cet engagement sera soutenu par la « Ocean Data Alliance », un rassemblement d’entreprises leader dans leur technologie respective (informatique, satellites, entre autres), de gouvernements et de centres de recherche, qui doivent créer ensemble des solutions en accès libre pour mettre à disposition des signataires les données permettant de gérer la ressource des océans.
2020 est également l’année à l’horizon de laquelle les signataires de la déclaration de Malte dite « MedFish4Ever », dont 15 pays, se sont engagés à « éliminer la pêche illégale » en mer Méditerranée.
LNT avec AFP