Netflix a conforté sa position de leader du streaming vidéo payant avec près de 204 millions d’abonnés dans le monde fin 2020, après une année favorable marquée par la pandémie et les confinements, et malgré une compétition accrue et une récente hausse de ses tarifs.
La plateforme a annoncé mardi avoir engrangé 37 millions d’abonnements supplémentaires sur toute l’année écoulée, dont 8,5 millions au quatrième trimestre, signe que la plateforme continue de gagner des parts de marché même si ce n’est plus au même rythme qu’au printemps dernier.
Et elle ne compte pas en rester là. « Les Etats-Unis sont le marché où nous avons la meilleure pénétration, or Netflix ne représente que 10% du temps passé devant la télévision », a souligné Reed Hastings, le patron du groupe, lors d’une conférence aux analystes.
En deux ans, Netflix a quasiment doublé son nombre d’abonnés – de 111 millions début 2018 à 203,7 millions fin 2020 – et le revenu moyen par abonnement a progressé de 9,88 dollars à 11,02 dollars, a indiqué l’entreprise.
Le service s’est d’ailleurs permis de monter ses prix au Canada puis aux Etats-Unis au trimestre dernier, malgré la concurrence d’acteurs gratuits ou bien moins chers, comme Disney+.
« Nous sommes très proches de parvenir à une trésorerie positive », a annoncé le groupe dans son communiqué de résultats. « Nous pensons que nous n’avons désormais plus besoin d’investissements extérieurs pour financer nos opérations au quotidien ».
– Compétition « stimulante » –
Le titre de Netflix bondissait de plus de 10% à Wall Street lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse.
Au quatrième trimestre 2020, la société californienne a dégagé un bénéfice net de 542 millions de dollars – inférieur de 40 millions à celui d’il y a un an – pour un chiffre d’affaires de 6,6 milliards, en hausse de 21,5%.
En 2020, comme de nombreux autres géants des technologies, la plateforme a largement bénéficié des restrictions de déplacement imposées dans divers pays pour lutter contre la pandémie.
Mais l’année restera aussi comme celle de la maturation du secteur, avec l’arrivée de nombreux nouveaux concurrents directs qui ont aussi profité du confinement, de Apple TV+ à HBO Max, et surtout Disney+ qui a dépassé les 85 millions d’abonnés en un an.
« C’est très impressionnant ce que Disney a fait, l’exécution a été impeccable », a déclaré Reed Hastings.
« C’est génial pour le monde entier que Disney et Netflix soient en compétition. (…). Nous sommes à fond dans les dessins animés, nous allons essayer de les rattraper et même de les dépasser sur ce terrain, tout en gardant notre avance dans le divertissement en général. C’est très stimulant ».
– « Grand gagnant » –
L’entreprise a aussi rappelé qu’elle se sentait tout autant en concurrence avec la télévision classique (dite « linéaire »), les jeux vidéo et les réseaux sociaux comme YouTube, TikTok ou Twitch. « Nous continuons à travailler dur pour faire grandir notre part de temps d’écran contre ces rivaux majeurs », précise le communiqué.
Pour 2021, la plateforme a prévu pas moins de 70 films avec de nombreuses vedettes, de Gal Gadot (« Wonder Woman 1984 ») à Dwayne « The Rock » Johnson (« Fast & Furious » ou « Jumanji »), en passant par Regina King, Adrien Brody, Meryl Streep, Sandra Bullock, Octavia Spencer, Jeremy Irons, mais aussi Leonardo DiCaprio ou Jennifer Lawrence.
« Ce sera certainement plus que 70 », a assuré Ted Sarandos, co-directeur exécutif du groupe, pendant la conférence. « L’appétit est là, et nous avons une audience mondiale avec des goûts très divers ».
Plus de 80% des abonnements supplémentaires souscrits en 2020 l’ont été en dehors de l’Amérique du Nord.
« Netflix clôt sa meilleure année et devrait croître encore en 2021, avec des sorties importantes déjà prévues », a commenté Eric Haggstrom, analyste chez eMarketer. « Pour l’instant, c’est le grand gagnant des batailles du streaming ».
Pour le premier trimestre en cours, Netflix prévoit de gagner 6 millions de nouveaux abonnés.
« Le Covid-19 a accéléré la transition de la télévision linéaire au streaming », a fait remarquer Spencer Neumann, directeur financier du groupe. « Donc le long terme se présente bien ».
LNT avec Afp