L’agence internationale de notation Moody’s a annoncé, vendredi soir, l’abaissement de la note souveraine sud-africaine, une mesure qui traduit l’ampleur de la crise économique qui secoue ce pays le plus industrialisé en Afrique.
L’Agence a ainsi abaissé la note sud-africaine de BAA2 à BAA3, soit juste un cran au-dessus du niveau spéculatif, avec perspective négative.
Moody’s a expliqué la mesure par l’affaiblissement du cadre institutionnel sud-africain et l’affaiblissement des perspectives de croissance en raison de l’incertitude politique et la lenteur dans la mise en œuvre de réformes structurelles.
Fitch Ratings et Standard & Poor’s, les deux autres grandes agences de notation, avaient procédé, en avril dernier, à la dégradation de la note de la dette souveraine sud-africaine au niveau spéculatif, au lendemain d’un remaniement ministériel très controversé initié par le président Jacob Zuma.
Le nouvel abaissement de la note sud-africaine intervient quelques jours seulement après l’annonce de l’entrée du pays en récession, une première depuis 2009.
Cette récession survient après deux trimestres consécutifs de croissance négative du PIB.
L’Afrique du Sud a perdu du terrain sur le plan économique ces dernières années. Ce recul est illustré par le niveau de son industrie qui n’a progressé que de 0,3 pc en 2016. Le taux de chômage devient de plus en plus élevé, avec 27,7 pc de la population active.
La Banque mondiale a récemment revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l’Afrique du Sud, estimant que le PIB de ce pays devra croitre de 0,5 en 2017 contre 0,6 pc initialement prévu.
L’institution de Bretton Woods a également fait savoir, dans son rapport sur la situation de l’économie mondiale pour le mois de juin, que la croissance économique en Afrique du Sud sera de l’ordre de 1,1 pc en 2018 contre 1,8 pc prévu auparavant.
LNT avec MAP