Mardi 12 juin, à l’heure où ces lignes sont écrites, le Maroc en son entier attend et espère.
Demain, en effet, sera connu l’organisateur de la Coupe du Monde de Football 2026, et tout se jouera entre le groupement « United 2026 », qui réunit les États-Unis d’Amérique, le Canada et le Mexique, et « Maroc 2026 » qui porte la candidature du Royaume.
Tout a déjà été dit ou écrit sur cette « compétition » entre un groupe de pays qui sont à la fois voisins et partenaires (dans l’ALENA), mais aussi en proie à des dissensions grandissantes, (du fait de la « politique » de Donald Trump) et le Maroc, pays émergent, africain, qui tente depuis de nombreuses années d’obtenir l’insigne honneur et le grand privilège d’organiser la plus grande réunion footballistique planétaire.
Aujourd’hui, chacun compte ses voix, ses alliés, ses amis, alors que les « dirty tricks » sont pratiqués à une grande échelle et que tout est mis en œuvre pour empêcher les défections ou, au contraire, les favoriser…
Si certains, dans notre camp et y compris au sein de la délégation marocaine présente à Moscou, se répandent en propos pessimistes et défaitistes, d’autres, dans le même cercle, considèrent que rien n’est acquis pour l’instant et que la candidature marocaine conserve toutes ses chances.
Les pays africains seraient avec nous, ainsi que la plupart des fédérations européennes, (avec l’appui conséquent et fort de la France). Idem pour les pays arabes, mais la position de l’Arabie Saoudite ne serait pas très fraternelle, tandis que les Amériques, centrale et latine, encore soumises aux préceptes impérialistes de la Doctrine Monroe, se rangeraient comme un seul homme derrière United 2026.
Resteraient les pays asiatiques, ceux de l’Océanie, pour lesquels le Comité marocain a fourni d’appréciables efforts, mais qu’on ne saurait placer pour l’instant dans un camp ou dans l’autre.
A cette heure, la seule attitude à observer est celle de l’optimisme et de la raison tout à la fois, c’est-à-dire d’apprécier le plus honnêtement possible, non pas nos chances de gagner la partie, mais de mesurer les conséquences d’un scrutin négatif pour le Royaume et celles d’une victoire lors de ce vote crucial.
Nonobstant le fait que la FIFA, sous la férule d’Infantino, (aux idées aussi primaires que son nom traduit en français le laisse supposer), penche plutôt pour la candidature tripartite au pour des raisons essentiellement financières, le Maroc, de toute façon, ne sortira pas vaincu de cette course à l’organisation de la Coupe du monde 2026.
Si à Moscou les fédérations de football du monde entier choisissent majoritairement notre pays, alors le formidable défi de l’organisation de cette manifestation à nulle autre pareille dans le domaine du sport, (plus prisée en effet que les Jeux Olympiques), deviendra réalité et le Royaume n’aura pas assez de huit années pour réaliser le rêve de la Nation marocaine.
Si le résultat du scrutin allait vers la candidature nord-américaine, alors le Maroc aura montré qu’il n’aura pas craint de faire jeu égal avec trois États aux moyens très supérieurs aux siens, présentant sans complexe ses atouts et ses faiblesses, mobilisant ses ressources humaines et matérielles pour donner le meilleur.
Mais, quelle que soit l’issue du vote de ce mercredi 13 juin 2018, une certitude se sera imposée à tous, à l’échelle mondiale, c’est que le Royaume du Maroc, ce pays d’Afrique du Nord, aura profité d’une magnifique campagne de communication et de relations publiques par le fait seul de sa volonté d’être l’organisateur du Mondial 2026.
Si la tenue, parfaite et historique en tant que telle, de la COP 22 à Marrakech avait permis de mettre notre pays au-devant de la scène mondiale durant plusieurs semaines, la candidature pour 2026 a été l’occasion d’une formidable campagne de Com ‘ durant plusieurs mois et demain, à Moscou, tous les médias du monde évoqueront par centaines de fois le nom de notre pays, dans toutes les langues de la planète !!!
Cette certitude renforcera d’autant la visibilité du Maroc, sa position géographique, son système institutionnel, ses qualités d’accueil et d’hospitalité, sa tolérance religieuse, sa qualité de pont entre les cultures, les civilisations et les continents.
Alors, que Trump se répande en menaces sur Twitter afin d’obliger ses féaux à voter pour United 2026, que ses éructations, son chantage et le diktat américain finissent par porter leurs sales fruits, n’est pas important.
On a bien vu, lors du G7 à Québec la semaine passée, quels étaient le crédit et la considération que Trump accordait à ses partenaires.
Car, in fine, organisateur ou pas, le Maroc, en tout état de cause, est déjà le vainqueur moral de cette course à la candidature 2026 !
Fahd YATA