Dans le monde digital extrêmement vaste, les services financiers n’occupent qu’une petite place.
Mais, pour M. Driss Maghraoui, Directeur Exécutif en charge du marché des Particuliers & Professionnels au sein d’Attijariwafa bank, «La transformation digitale dans le monde a été accélérée grâce aux GAFAM auxquels sont venues s’ajouter des milliers de fintechs».
Ces Fintechs spécialisées dans leurs domaines, ont créé des écosystèmes qui ont boosté encore plus le mouvement de digitalisation.
En effet, si l’on prend les indicateurs phares d’internet, l’on constate qu’en soixante secondes, il y a des rubriques qui comptent des millions d’actions, (38 millions messages WhatsApp par exemple et 4.3 millions de vidéos YouTube vues, des centaines de milliers de messages sur Twitter avec 381 000 Tweets). C’est dire combien ces chiffres sont stratosphériques !
Cela signifie que la vitesse avec laquelle Internet est en train de transformer le monde est phénoménale. Preuve en est que la quantité de data, de données produites en 2 jours dépasse tout ce qui a été créé par l’humanité pendant 2000 ans !
Et ce mouvement va en s’accélérant sans que l’on ne puisse quoi que ce soit contre un tel phénomène, explique M. Maghraoui : « Alors que le téléphone fixe a mis 75 ans (900 mois) avant d’atteindre la barre des 100 millions d’utilisateurs à travers le monde, le mobile a mis 192 mois, 84 mois pour internet, 54 mois pour Facebook, 40 mois pour WhatsApp, Instagram 28 mois.
Aujourd’hui, une nouvelle application peut dépasser 50 millions de téléchargements en moins d’un mois, comme ce fut le cas du jeu de réalité augmentée, «pokemon go » en 19 jours seulement !»
Dans de telles circonstances, les banques ont-elles fait réellement le choix de la transformation digitale ?
Les banques, comme nombreux d’autres acteurs économiques et financiers, ont été dans l’obligation d’enfourcher le cheval de la digitalisation, sous peine d’être complètement dépassées, obsolètes et non performantes au regard des outils qu’Internet a permis de développer !
Et les entreprises qui ont dédaigné ou minoré ce phénomène, ont vite vu leur business en pâtir.
L’exemple le plus probant est celui de Kodak, qui était une entreprise florissante, leader dans son domaine.
Elle a créé la première version de caméra numérique, mais elle a choisi de ne pas trop investir dans cet axe parce qu’elle avait la part majeure de son business constitué par la chimie et les films ou pellicules photos, qu’elle voulait préserver.
Ne s’adaptant pas à la transformation digitale, Kodak a tout perdu au profit des téléphones portables qui ont intégré des caméras et le procédé de photos numériques….
Aujourd’hui, les grandes entreprises, même industrielles, se lancent dans des projets lourds de transformation digitale ayant comme objectif la mise en place du nouveau modèle «entreprise 4.0».
C’est ce processus, aussi massif qu’irréversible, appliqué par le système bancaire national qui est aujourd’hui des préoccupations, des mises en œuvre et des projections des diverses banques de la place, toutes impliquées dans la digitalisation.
Afifa Dassouli