Mawazine 2019: Le groupe congolais KOKOKO se produit sur la scène Bouregreg
Matériaux inédits et bruyants, rythmes saccadés et distordus ajoutés à la théâtralité des costumes et des gestes : le tout fait le charme du groupe congolais de Kinshasa KOKOKO qui a fait tremblé, samedi soir, la scène Bouregreg, à l’occasion de la 18ème édition du festival Mawazine-Rythmes du Monde.
Le public s’est déhanché jusqu’à la dernière note musicale sur un cocktail explosif de rythmes inédits et complètement affranchis des conventions que proposent le collectif KOKOKO et qui a fait l’effet d’une décharge d’endorphines particulièrement puissante et agréable.
D’emblée, le concert commence par un « KO, ko, ko! » scandé au microphone. Signifiant « Toc toc toc » en lingala, langue parlée en République Démocratique du Congo, ce cri de ralliement est à l’image du groupe d’artistes qui le portent comme nom. Un collectif qui frappe fort pour faire entendre le nouveau son de Kinshasa, leur ville d’origine.
Sur la scène, les artistes ont pris place avec leur instruments confectionnés à base de matériaux de récupération. Un choc visuel et sonore frappe de plein fouet les festivaliers. Difficile d’ailleurs de quitter des yeux les bouteilles, les canettes, les câbles électriques, ou encore la batterie faite à partir d’une machine à écrire et la guitare à une corde.
Le groupe kinois se lance alors dans des performances durant lesquelles les membres s’échangent les places, les instruments et le micro. Les titres défilent au grand bonheur d’une foule en extase et en sueur.
De « Likolo » à « Malembe » en passant par « Tongos’a », KOKOKO rompt avec la traditionnelle rumba et les autres registres connus en République Démocratique du Congo. Et c’est dans la débrouille et le chaos que les artistes créent leur magie et réinventent la musique électronique.
Les artistes aux combinaisons jaunes offrent un show esthétique et sonore original. Leur musique, un drôle de mélange entre House, Techno, Afro-Funk et pop indépendante, est absolument dansante.
Au milieu de ces combinaisons jaunes, le producteur français Débruit, coiffé de son bonnet rose, ne passe pas inaperçu. Et la magie se crée d’un mariage entre l’électronique de Débruit et les instruments tout droit sortis de la tête et des rues des artistes kinois.
KOKOKO est un groupe composé d’artistes plasticiens qui se sont inspirés des bruits et sons de la ville de Kinshasa comme matière première pour fabriquer leurs propres instruments confectionnés à base de matériaux de récupération.
La scène de Bouregreg a assisté à l’irruption d’un volcan afro-futuriste où le sens de la débrouille kinoise rime avec la créativité. Et quand le groupe s’est éclipsé, le public a continué de scander le nom de leur nouvelle idole en répétant à plusieurs reprises le cri « ko,ko ko ».
LNT avec MAP