M. Abderrahim Chaffai
La Nouvelle Tribune: A l’introduction de l’AMO en 2005, un délai de 5 ans avait été donné aux entreprises qui assuraient leurs salariés auprès des compagnies d’assurances privées pour transférer cette couverture à la CNSS. 12 années après, rien n’a été fait. Qu’en est-il de cette décision administrative ?
Abderrahim Chaffai : L’Article 114 de la loi sur l’Assurance-Maladie Obligatoire, AMO, donnait un délai de 5 ans pour transférer les contrats d’assurance maladie en cours à cette date vers la CNSS et la CNOPS.
Toutefois, une précision doit être apportée, c’est que les 5 ans ne commencent à courir qu’après la publication de tous les textes d’application. Or, aujourd’hui encore, quelques textes d’application ne sont pas encore publiés.
Lorsque tous les textes seront publiés, alors le délai de cinq années commencera à courir.
Quid du différentiel entre les deux types de couvertures, celle du privé et celle de la CNSS ?
En fait, cette question sera résolue par la mise en place de contrats d’assurance complémentaire. En effet, les contrats actuels et qui sont placés auprès de compagnies d’assurances sont plus étoffés aussi bien en termes de garantie qu’en base de règlement.
Pourrait-on estimer que la Caisse ne se focalise pas sur cette question de la migration obligatoire parce qu’elle est aujourd’hui engagée dans le grand projet de la couverture maladie et des retraites pour les travailleurs indépendants ?
Ne peut-on considérer également que les assurances maladies du privé, associées à la couverture de l’invalidité, de l’indemnité de décès et celle de l’accident, soient assimilées à une assurance complémentaire ?
Je rappellerai que la question du transfert vers l’AMO est édictée par une loi et revêt donc un caractère obligatoire. Il est évident que la CNSS souhaite pleinement que cette migration soit effectuée et elle sera faire dans le strict respect de la loi. Cependant, Il est important d’en préparer les modalités, afín d’optimiser un tel transfert dans l’objectif d’éviter que les entreprises et les salariés ne soient lésés.
Actuellement, près de 2,5 millions de personnes sont engagées auprès des compagnies d’assurances privées et sont couvertes dans des conditions beaucoup plus avantageuses que celles couvertes par l’AMO.
Il faut donc trouver des solutions intelligentes pour que le citoyen assuré dans le secteur privé ne soit pas lésé après ce transfert, car il est évident que personne n’accepterait une régression.
Il appartient donc à la CNSS et aux compagnies d’assurances d’œuvrer de concert et dans le sens de la préservation des acquis pour l’ensemble des adhérents.
Le secteur des assurances reste concurrentiel sur le produit de l’assurance-maladie, pourquoi ?
Les compagnies ne réfléchissent, ni ne réagissent comme la Caisse, car elles évaluent un risque pour le client à un niveau global.
La maladie fait partie d’un package qui comporte d’autres couvertures.
Et il est bien rare qu’une entreprise n’opte que pour la seule couverture maladie.
Nos solutions pour l’entreprise sont étudiées dans une perspective globale.
Et comme vous le savez, parmi les risques proches de la maladie figurent en premier lieu les risques décès et incapacité- invalidité.
Comment Wafa Assurance intègre-t-elle l’assurance maladie et quels sont les avantages attractifs de son offre ?
Chez Wafa Assurance, notre offre assurance-maladie est segmentée en fonction des besoins des clients.
Nous avons le contrat de base qui comprend le décès, l’invalidité et la maladie.
Ce produit est quasi identique en termes de prestations et c’est la qualité de service qui permet une différentiation.
Pour l’assurance-maladie, la négociation est annuelle et la prime est propre à chaque entreprise assurée.
Chacun paye un taux en fonction de son niveau de risque et sa consommation.
Chaque année, il y a rectification en fonction des consommations anciennes. En fonction de ces éléments, certains assurés peuvent payer 2% de leurs masses salariales et d’autres 8%.
Mais comprenez aussi que nous avons développé des produits d’assurance-maladie pour des besoins spécifiques.
«Santé Plus» est un plan médical international haut de gamme destiné à une population à hauts revenus et qui veut avoir facilement accès à des soins à l’étranger lorsqu’elle le souhaite. Ce produit prévoit :
- le remboursement des frais d’hospitalisation et les traitements ambulatoires
- les prestations non-hospitalières : consultations de spécialistes, physiothérapie, radio, scanner, analyses de laboratoires, etc.
- frais de transport par avion sanitaire
Nous avons également le contrat «Coup dur», un contrat groupe, qui consiste en une complémentaire pour 15 pathologies graves, avec certains services particuliers, y compris la conciergerie médicale.
Les personnes qui sont touchées par ces pathologies peuvent être orientées vers les meilleurs établissements de soins au maroc et à l’étranger.
Enfin, le dernier-né de nos produits d’assurance santé s’intitule « Confort Santé ».
Il est destiné à une population intéressée par une couverture des dépenses d’hospitalisation occasionnées suite à une maladie ou un accident, au Maroc et à l’étranger.
Quels sont les critères de la qualité autres que le délai ?
La qualité de service est en effet, symbolisée par les délais de traitements.
Pour cela, nous avons des tableaux de bord et des données statistiques qui nous permettent de suivre et démontrer que l’on tient nos engagements de qualité.
Entretien réalisé par
Afifa Dassouli
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Axa Assurance, l’optimisation au service du client
Chez Axa Assurance, l’Assurance Maladie est un produit d’appel ! Elle fait partie d’un package autour de la maladie avec l’assurance décès et invalidité et l’accident de travail.
Comme toutes les compagnies de la place, elle propose l’avantage des remboursements sur frais engagés. Mais Axa joue également sur le coût de la prestation et la qualité de service pour la maladie
Ses clients commencent à s’assurer en prenant ces produits et élargissent leur ancrage chez Axa en contractant d’autres prestations comme le dommages et la Vie.
La compétitivité d’une compagnie en matière d’assurance maladie se joue donc sur la qualité de service dont le délai de remboursement est primordial et AXA occupe 14% du marché de l’assurance maladie privée au Maroc.
Le niveau du service rendu d’une compagnie se base sur le nombre de conventions qu’elle a avec des médecins « inspecteurs ». Axa dispose d’une convention avec 200 médecins sur tout le territoire national pour l’assister en matière de conseils et de contrôle.
AXA règle pas moins de 3000 sinistres par jour. Ce qui donne une idée de son important portefeuille maladie. Elle compte environ 500 000 affiliés salariés d’entreprises.
Ce qui implique une organisation performante pour un traitement optimal et rapide des dossiers maladie assuré par une cinquante de gestionnaires tandis que le service des prises en charge est assuré séparément.