La Faculté des Sciences Humaines et Sociales de l’Université Al Akhawayn à Ifrane (AUI), la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Mohammed V de Rabat et le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Étranger (CCME) ont organisé, les 9,10 et 11 avril 2021, un événement intitulé le « Printemps des Sciences Sociales » sur le thème « les sciences sociales, la recherche terrain et les transformations sociétales ».
Cette rencontre a permis de se pencher également sur les questions liées à la migration et aux marocains du monde. À cette occasion, les participants ont souligné l’urgence de lancer un chantier national pour penser les sciences sociales comme un investissement et un instrument au service de la prise de décisions pour les politiques publiques. Ils ont également salué les accords signés en marge de cette rencontre et qui concernent, notamment la création du Centre Ibn Khaldoun d’Études sur la Migration, en partenariat entre l’Université Al Akhawayn et le CCME, ainsi que l’accord visant à assurer la continuité de l’organisation de cet événement et d’en faire un forum annuel international, à partir de la prochaine édition.
Ainsi, à travers des discussions ouvertes, différents acteurs, professeurs chercheurs, experts et étudiants issus de diverses spécialités scientifiques, sensibilités intellectuelles et affiliations professionnelles ont affirmé la nécessité de donner aux sciences sociales une place centrale dans l’élaboration des plans stratégiques et des projets de développement, et de les intégrer dans la prise de décision et la production et la planification des politiques publiques.
Conscients des transformations majeures que connaît notre société, les participants ont également appelé à la création d’instituts supérieurs et d’écoles de formation en sciences sociales. Objectif, renforcer la présence de ces sciences au sein de l’ingénierie pédagogique de l’offre universitaire. Ils prônent aussi la mise en place d’un Observatoire national des sciences sociales et d’un prix national de la recherche scientifique sur les sciences sociales, ainsi que l’encouragement des initiatives de communication et d’interaction entre les diverses générations de sciences sociales de l’intérieur et de l’extérieur du pays, et ce, en instaurant un cadre institutionnel qui réunit tous ceux qui travaillent dans ce domaine.
Compte tenu de la présence de la migration dans diverses transformations sociétales et de la prise de conscience du rôle de la sociologie de la migration dans le développement de la recherche en sciences sociales, les participants ont également appelé à consacrer la prochaine session du « Printemps des Sciences Sociales » au thème « Sciences sociales et migration » et à créer un Fonds Ibn Khaldoun pour les études sur les migration en vue d’encourager la recherche scientifique et les projets dans le domaine.
L’appel d’Ifrane, lancé par « le Printemps des sciences sociales » est donc un appel à une politique publique qui intègre la recherche scientifique en sciences sociales et qui rétablit la considération pour ceux qui travaillent dans ces sciences. Il s’agit d’un appel aux valeurs de reconnaissance, de communication, de coexistence et de métissage culturel.
LNT avec CDP