Le mois sacré de Ramadan est terminé et après quelques jours de repos national consommés, la machine redémarre doucement. Mais, alors que le Gouvernement était attendu ce mercredi pour la présentation de son bilan à mi-mandat devant le Parlement, celui-ci en a demandé le report sine die.
Une occasion que n’a pas raté le PJD pour tirer à boulets rouges sur le Chef du gouvernement. Pour Abdelilah Benkirane, qui occupe de nouveau à lui seul le devant de la scène politique, certainement parce que la nature a horreur du vide, les conclusions sont déjà prêtes ; pas besoin de Grand Oral du Chef du gouvernement, son bilan est négatif et serait même teinté par l’incompétence au sein de l’équipe gouvernementale. Et, pas question non plus d’accepter pour le PJD que ses deux mandats à la tête du gouvernement lui soient reprochés par des personnes qui en ont fait partie (suivez mon regard…).
Outre les commentaires que cette sortie médiatique au timing parfait peut provoquer, c’est la question de fond de savoir quelle est la teneur réelle du bilan gouvernemental qui se pose. Or, en réalité, si l’on extirpe le débat de sa dimension politicienne où tous les coups sont permis, dans les règles de l’art, le bilan qu’il s’agit de dresser n’est pas tant celui du gouvernement seul que de celui de toute la stratégie dans laquelle le pays est engagé.
D’abord, parce que la conjoncture nationale et les performances de l’économie sont sujettes à des causes exogènes majeures. Nul besoin de rappeler l’impact ne serait-ce que du conflit ukraino-russe sur l’inflation mondiale et marocaine, ou celui de la crise hydrique et de la déficience pluviométrique, sur notre croissance économique. Dans ce sens, le bilan du gouvernement passe instantanément du rouge au vert lorsqu’on constate que l’inflation est à son plus bas depuis 2 ans et que le FMI annonce une croissance de 3,1% en 2024 et 3,3% en 2025.
Ensuite, les réformes les plus importantes qui ont été mises en œuvre par le gouvernement ou qui sont en cours, l’État social, la réforme de l’Éducation, la nouvelle Charte d’investissement, et surtout la Moudawana, bénéficient toutes d’une impulsion et d’une vision royales, des sillons à creuser et à labourer. C’est donc sur la qualité et la diligence de l’exécution des réformes que le bilan du Gouvernement sera concrètement jugé, plus que sur la stratégie en soit, que même Benkirane ne peut s’autoriser à critiquer.
Parce qu’en réalité, le Maroc est en train de passer un palier, par la somme de nombreux efforts qui ne sont pas le fait et ne peuvent être imputés positivement ou négativement à la responsabilité seule du Chef du gouvernement, quel qu’il soit.
Aussi, en se réformant au bénéfice de toutes les couches de sa population pour s’attaquer à la réduction des inégalités sociales, notamment celles qui touchent la Femme marocaine qui ne bénéficie toujours pas de sa juste part de l’effort et d’une place à la hauteur du potentiel de sa contribution au développement de notre pays, le Maroc se projette et avance.
De même, l’attractivité que connait notre pays à l’international dont bénéficie le tourisme en forte croissance, n’est pas non plus à mettre au crédit ou au débit seulement d’un bilan politicien. C’est le résultat d’une valorisation du soft power marocain qui s’est étoffé par les exploits footballistiques autant que par les succès diplomatiques et notre hospitalité désormais réputée mondialement.
Pour toutes ces raisons, quelle que soit la teneur des conclusions qui seront tirées par l’opposition sur le bilan du Gouvernement actuel, dans un exercice qui finira par avoir lieu et qui est crucial pour l’équilibre des pouvoirs, la reddition des comptes et la transparence de la gestion publique, pour nous les citoyens marocains, le bilan est fait et il est positif. Le chemin à parcourir est encore si long qu’il est nécessaire de continuer à souffler dans la voile, dans l’espoir de finir par soulager ceux qui rament.
Zouhair Yata
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