Le Groupement des Annonceurs du Maroc, à l’occasion de la journée internationale du design, a organisé lundi 29 juin un webinaire autour du thème « Africa and International Design Engagements » (les engagements africains et internationaux du design), avec la World Design Organization (WDO). Cet événement a rassemblé un panel de très haut niveau, comptant certains des plus éminents spécialistes de la discipline : M.Srini Srinivasan, Président de la World Design Organization (WDO) ; M. David Kusuma, Président-élu de la WDO ; Pr. Mugendi M’Rhitaa, Sénateur et Président Emérite de la WDO ; M. Omar Chaabi, Vice-président exécutif de Ynna Holding ; M. Hicham Lahlou, designer de renommée internationale ; et Mme Ralitsa Diana Debrah, designer et chercheuse à la Kwane Nkrumah University of Science and Technology (KNUST) du Ghana. La rencontre a été modérée par M. Reda Taleb, PDG d’Officium Maroc et président de l’OMPM.
Lors de son discours d’ouverture, M. Youssef Cheikhi, président du GAM, a mis en avant « l’importance du design, sa place centrale dans nos vies, nos entreprises », jugeant qu’il est un « levier central de développement économique ». Toutefois, au Maroc, « nous sommes encore loin de la prise de conscience chez l’entreprise de ce levier stratégique », a-t-il regretté. Rappelant qu’une étude au Danemark a démontré que « les entreprises qui ont recours au design ont vu leur chiffre d’affaires croître de 22% », M. Cheikhi a insisté sur le fait qu’« au-delà de la dimension esthétique et communicante du design, il faut prendre conscience de son large champ d’application ».
Les panélistes ont, chacun à leur façon, expliqué que le design peut, avec un appui suffisant de la part des décideurs publics, être un formidable accélérateur de développement pour l’Afrique, d’autant plus que le continent a conservé de forts aspects identitaires sur lesquels peuvent se baser les designers. Le but, in fine, est de mettre en avant la « marque » Afrique comme synonyme de qualité, et « passer de made in Africa à fabricated and designed in Africa ».
Et s’il est « difficile de convaincre les gens qui ne croient pas au design », selon M. Chaabi, il est convaincu que pour un investisseur, s’appuyer sur un designer amène plus de revenus à une entreprise. Lui et M. Lahlou sont ainsi revenus sur la conception de la fameuse bouteille Aïn Soltane, et sur l’impact que ce choix a eu sur les mentalités au Maroc vis-à-vis du design.
Unanimes, les panélistes ont insisté sur le fait que la jeunesse africaine doit être éduquée au design, en s’appuyant notamment sur les potentialités du digital, afin de pleinement l’intégrer dans les processus de conception produits au sein des entreprises du continent.
SB