En ce début de semaine, au sein de la Cour d’Appel de Casablanca, les membres de la commission régionale de prise en charge des femmes victimes de violence (région Casa-Settat) ont tenu une réunion axée sur les moyens de trouver des solutions durables pour les victimes de la traite des êtres humains.
Pour Mme Malika Chakoura, procureur du Roi près le tribunal de Première Instance Sociale de Casablanca, les enfants sont les plus vulnérables au crime de traite des êtres humains à travers la mendicité, notant que Casablanca connaît une situation de mendicité des enfants « insupportable ». Et de poursuivre que le tribunal de Première Instance Sociale a tenu des réunions avec plusieurs secteurs pour ramener les enfants à l’école et mettre fin au mariage des mineures, soutenant que l’écoute des victimes est primordiale, aussi bien que leur protection et leur orientation.
Même son de cloche chez Mme Badia Jari, coordinatrice de la commission régionale et présidente de la cellule de prise en charge des femmes et des enfants à la Cour d’Appel de Casablanca, qui a souligné la nécessité de travailler sur la famille et son équilibre afin d’éviter les déséquilibres sociaux qui facilitent le trafic des êtres humains, en particulier parmi les femmes et les enfants qui se trouvent dans une situation de vulnérabilité.
Mme Jari a, en outre, rappelé que la constitution accorde une attention particulière aux droits de l’Homme (citoyens et résidents), ainsi que la ratification par le Maroc des conventions internationales visant à garantir les droits humains, soulignant l’importance des dispositions de la Déclaration de Marrakech pour la lutte contre la violence à l’égard des femmes en 2020.
Elle a indiqué que le ministère public est ouvert à divers secteurs en identifiant les victimes et en leur apportant un soutien psychologique ainsi qu’une assistance juridique, puis en les référant aux services médicaux, notant l’importance de fournir des espaces d’hébergement d’urgence pour eux, ainsi que l’élaboration de programmes de sensibilisation pour prévenir le phénomène de la mendicité des enfants et oeuvrer pour leur intégration dans le système éducatif.
Cette réunion, à laquelle ont participé des représentants du pouvoir judiciaire, des services extérieurs et de la société civile, a été également l’occasion de mettre en évidence les différents efforts déployés pour prendre en charge les victimes, les protéger et les aider à reprendre une vie normale, ainsi que d’examiner les moyens de mutualiser les efforts de toutes les parties prenantes d’une manière qui profite aux victimes et à la société.
Le reste des participants ont été unanimes à considérer que la lutte contre la traite des êtres humains, qui est un crime complexe parfois perpétré par des réseaux criminels, nécessite une coordination accrue des efforts et une intensification des sanctions à l’encontre des personnes impliquées dans ces crimes de traite des êtres humains.
Les participants ont également souligné la nécessité de travailler sur la qualité de la prise en charge et des solutions durables en dotant les victimes de formations ou en leur offrant des opportunités d’emploi afin qu’elles puissent mener une vie normale.
Et pour beaucoup, le travail du terrain, les moyens, l’arsenal juridique… restent autant d’outils indispensables pour combattre la traite des enfants à travers la mendicité qui atteint des seuils intolérables. Aux feux-rouges, le phénomène est visible, déplorable et certainement à combattre par tous les moyens possibles. Telle est la vertu d’une société solidaire aspirante à une vie où la dignité des citoyens prime sur toute autre considération.
H.Z