CGEM : Séance de travail autour des opportunités d'investissement
Les Marocains du Monde constituent sans nul doute un précieux vivier sur lequel le Royaume s’appuie régulièrement. On rappellera notamment que c’est un MRE basé en Corée du Sud, qui a scellé le contrat de livraison de vaccins avec Astra Zeneca. Dans les perspectives de présenter aux MDM les différents moyens de pouvoir soutenir la relance de leur pays, et de répondre à leurs questions et appréhensions, la CGEM a organisé mardi 16 février.
Placée sous le thème « Relance économique du Maroc : la mobilisation des compétences, des entrepreneurs et des investisseurs marocains du monde, levier de synergies », cette séance, modérée par M. Karim Amor, président de MeM by CGEM, a connu la participation de M. Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique, de Mme Nezha EL Ouafi, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, chargée des MRE, et de M. Chakib Alj, président de la CGEM.
C’était donc un panel de particulièrement haut niveau qui était présent au siège de la CGEM, auquel se sont ajoutés plusieurs intervenants de marque, présents virtuellement. La mobilisation de la diaspora marocaine, spécifiquement les compétences marocaines où qu’elles soient, est importante pour le développement économique de notre pays et pour réussir ensemble ce tournant historique qu’est la relance post-Covid-19, a souligné en ouverture le président de la CGEM. « Notre pays peut attirer des flux d’Investissements Directs Étrangers désirant conserver leurs clients européens et pénétrer les marchés africains en s’implantant au Maroc, notamment avec l’entrée en vigueur de la Zone de Libre échange Continentale Africaine (ZLECAF) », a-t-il estimé.
Peu de transferts dédiés à l’investissement
De son côté, le ministre de l’Economie M. Benchaâboun a relevé que si les transferts des MRE augmentent d’année en année, seulement 10% de ces transferts, soit 68 MMDH en 2020, sont orientés annuellement vers l’investissement. Et dans ces 10%, 70% vont au foncier ! L’essentiel de ces envois est orienté vers la solidarité et le soutien aux familles. Dans ce sens, le ministre a souligné l’importance de tirer profit du savoir-faire des Marocains du Monde, une communauté qui a développé, « un réseau relationnel, commercial et technologique, sur lequel le Maroc peut capitaliser pour résoudre la problématique de la relance ».
Parlant de la dynamique d’investissements au Maroc, M. Benchaâboun a mis en avant l’évolution de l’environnement d’affaires et les efforts entrepris pour encourager l’acte d’investir, faisant observer qu’au fil des années, le Royaume ne cesse de gagner des places au niveau du classement Doing Business. Les réformes menées actuellement permettraient de se hisser à des rangs plus avancés, a-t-il affirmé, citant, à titre d’illustration, la loi sur le Crowdfunding ou encore la réforme des Centres Régionaux d’Investissement qui a permis de réduire le délai de traitement des dossiers d’investissement et augmenter leur volume. Il a également noté que le Maroc allait lancer un emprunt national cette année, auquel les MDM seront invités à participer.
M. Elalamy, quant à lui, a noté que la banque de projets industriels constitue un gisement d’opportunités que les Marocains du monde sont invités à saisir pour contribuer à la relance économique de leur pays. Ainsi, un total de 200 projets sont mis à la disposition des porteurs de projets, a-t-il-rappelé, soulignant que le ministère et ses partenaires sont mobilisés, à travers une cellule dédiée, afin d’assurer le suivi des projets et accompagner les porteurs d’idées. Et d’ajouter que d’autres programmes sont également mis à la disposition des porteurs de projets pour développer le « Made in Morocco ».
La cellule dédiée à la banque de projets met à la disposition de la diaspora un contact pour répondre aux sollicitations du porteur de projet et le mettre en relation avec les différents organismes partenaires, a-t-il insisté. Il a rappelé que le plan de relance industrielle (PRI) porte sur le renforcement des écosystèmes industriels à travers l’intégration locale et le développement de la compétitivité et l’export par la décarbonation, a-t-il encore relevé, notant que le troisième axe porte sur la capitalisation de l’élan national en mettant au service des entrepreneurs, une banque de projets.
Vrais acteurs du développement économique
Le gouvernement œuvre en faveur de l’implication des Marocains résidant à l’étranger (MRE) dans les projets de développement au Maroc, voire les ériger en vrais acteurs dans le processus de développement économique et social au Royaume, a souligné de son côté la ministre chargée des Marocains résidant à l’étranger, Nezha El Ouafi.
Le Maroc a mis en place une politique intégrée au profit des MRE pour renforcer leur contribution, protéger leurs droits et consolider leur liens culturels avec le Royaume, a expliqué la ministère. Et de rappeler l’approche innovante que concrétise le programme de mobilisation des compétences marocaines résidant à l’Étranger en tant que cadre de partenariat pour jeter des ponts entre ces compétences et les institutions nationales, notant que ce programme s’inspire des expériences et des meilleures pratiques en matière de mobilisation des compétences de la diaspora au profit du développement de leurs pays d’origine.
Les trois ministres et le président de la CGEM ont longuement répondu aux questions des MDM présents virtuellement, et la conférence a été ponctuée d’interventions de haut niveau, apportant chacune leur pierre à l’édifice. On retiendra notamment l’idée de la refonte de « MDM invest qui sera entièrement revu pour devenir un véritable outil d’encouragement des MDM qui veulent investir », selon M. Elalamy. Il a aussi été question de diversifier l’économie marocaine atour des domaines des technologies, de la santé, et des énergies renouvelables. Michael Zaoui, consultant financier de haut niveau, a invité le Maroc à tirer partir de son très bon profil de créditeur, en se positionnant parmi les premiers pays à emprunter à l’international dans le post-covid, car le niveau de liquidité est très élevé dans le monde. Enfin, on notera l’intervention de l’éminent chercheur Rachid Yazami, qui a relevé les ressources dont dispose le Maroc et qui lui permettrait de produire des batteries au lithium, et plus tard des voitures électriques. Une perspective alléchante !
Selim Benabdelkhalek