Des forces de sécurité afghanes inspectent le site d'une explosion à la voiture piégée, le 28 décembre 2016 à Kaboul © AFP/Archives WAKIL KOHSAR
Un double attentat contre des bureaux annexes au Parlement afghan à Kaboul, perpétré mardi par un kamikaze à pied et une voiture piégée, a fait au moins 30 tués et des dizaines de blessés, à l’heure de sortie des bureaux.
Au moins « 30 tués et 80 blessés », selon un porte-parole du ministère de la santé, ont été acheminés dans les hôpitaux dans les heures qui ont suivi la double attaque.
« Ce bilan est susceptible de s’alourdir car certains blessés sont dans un état critique » a-t-il prévenu, alors que les ambulances et des véhicules de pompiers continuaient de s’activer sur le site.
Une source des services de sécurité a également signalé que « quatre policiers », pour la plupart membres des services de renseignements afghans (NDS), se trouvaient au nombre des morts et que ce bilan aussi pourrait augmenter, « car ils ont été fauchés par la seconde explosion », celle perpétrée à la voiture piégée.
Les talibans ont rapidement revendiqué cette opération dans un message posté sur le réseau Twitter, assurant que leur kamikaze avait « visé un minibus transportant des employés du NDS, faisant 30 morts » et la voiture piégée, « des hommes de la force de réaction rapide » accourus sur les lieux.
Pour le porte-parole des insurgés, les victimes « sont toutes des agents de renseignements ».
L’annexe du parlement abrite différentes commissions techniques, comme la commission financière ainsi que les bureaux de certains parlementaires.
Selon le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Sediq Sediqqi, « la première explosion s’est produite devant un minibus » qui attendait les employés: elle a été perpétrée par un kamikaze à pied.
« Nous cherchons à vérifier l’identité des victimes », a-t-il dit à l’AFP sans pouvoir indiquer si des députés se trouvaient parmi elles.
– au milieu de la foule –
Un garde de sécurité du Parlement, joint par l’AFP, « Zabi », a rapporté que « le kamikaze s’est approché à pied des employés qui quittaient leur bureau et a déclenché sa charge au beau milieu de la foule », tuant et blessant « de nombreuses personnes ».
Peu après, il a « remarqué une voiture suspecte garée de l’autre côté de la rue » face au parlement: « Le temps que je crie aux passants de s’écarter, elle a explosé, me rejetant en arrière ».
« Beaucoup de gens ont été également tués et blessés dans cette seconde explosion », a-t-il raconté. Lui-même a été touché « à la main, au pied et au cou ».
Il s’agissait d’un gros véhicule 4×4 garé à proximité et totalement soufflé, a constaté un photographe de l’AFP, qui a rapporté des images de dévastation: chaussée jonchée de sang et de débris, bâtiment en feu.
Par ailleurs un autre attentat-suicide a fait au moins sept morts parmi des responsables locaux et tribaux réunis dans la capitale provinciale du Helmand, Lashkar Gah (sud), selon le chef de la police Aqa Noor Kintoz.
Les forces de sécurité ont également désamorcé une voiture piégée à l’extérieur de la réunion.
L’opération n’a pas été revendiquée mais les responsables locaux ont accusé les talibans.
A Kaboul, les annexes du Parlement visées mardi se trouvent juste en face de l’Université américaine, durement frappée en septembre dernier par une « attaque complexe » – une explosion qui ouvre la voie à un commando armé. Au moins 16 personnes, en majorité des étudiants, avaient été officiellement tués et de très nombreux blessées.
Le Parlement afghan est situé sur la grande route de Darulaman qui conduit à l’ancien Palais royal, très fréquentée à l’heure de sortie des administrations.
Il avait déjà été la cible d’une attaque complexe revendiquée par les talibans en juin 2015: après l’explosion d’une voiture piégée plusieurs combattants avaient pénétré à l’intérieur du bâtiment munis de fusils d’assaut et de lance-roquettes (RPG).
Deux civils avaient été tués ainsi que sept talibans.
LNT avec Afp