Au Maroc, les projections du HCP montrent que 64,3% de la population résident dans les villes en 2022 et ce chiffre s’élèvera à 73,6% en 2050. Quant à l’AMEE, elle affiche que le secteur du transport est le premier consommateur d’énergie avec près de 38 % de la consommation nationale en énergie finale. Il contribue également à plus de 23% des émissions de gaz à effet de serre. Ces données traduisent clairement le lien entre le processus d’urbanisation et la mobilité. Celui-ci va accentuer la pression sur la demande en moyens de transport et l’amplification des émissions de Co2.
Parallèlement, des moyens ont été mis en place en matière de transport au Maroc notamment la création du Fonds d’accompagnement des réformes du transport,
l’élaboration des plans de déplacements urbains ainsi que la déclinaison de mesures par l’AMEE dans le cadre de son programme d’efficacité énergétique dans le transport.
Malgré ces avancées, selon le rapport de la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement, le transport urbain public au Maroc souffre de plusieurs dysfonctionnements qui l’empêchent de jouer son rôle. Les transports publics sont jugés de mauvaise qualité, peu ponctuels et présentent des risques pour la sécurité des usagers. Cette configuration se traduit par une faible part des transports publics dans la mobilité urbaine au profit des voitures individuelles qui connaissent une forte croissance et un recours à des alternatives comme les moyens de transport collectif parfois informels. Cette situation est la conséquence de l’étalement urbain dû au renchérissement du prix de l’immobilier aux centres ville et se traduit par l’augmentation de l’usage de la voiture qui comble les lacunes du transport public.
Afin de palier à ce problème, il faudrait s’intéresser aux périphéries des villes qui ne disposent pas de solutions de mobilité et tenir compte des bassins de vie qui
dépassent les métropoles. La réflexion sera centrée sur la diversification des offres de mobilité, leur tarification respective. Les offres seront adaptées et combinées selon chaque environnement, tout en tenant compte des véhicules individuels qui continueront à être le moyen dominant. La configuration future de la mobilité tiendra certainement compte de l’étalement urbain qui s’accentue avec la métropolisation, elle-même conséquence du renchérissement du logement dans les centres villes.
Les spécialistes du secteur des transports prévoient une mobilité de plus en plus partagée, écologique et connectée, avec des offres accessibles par des plateformes
numériques présentant des combinaisons de transports. C’est donc l’ensemble des composantes de la mobilité qu’il faut revisiter. A titre d’exemple, dans le futur, les
véhicules partagés devenus autonomes gérés par des superviseurs seront de moins en moins chers et de plus en plus faciles à déployer.
Ce webinaire sera l’occasion d’échanger et de débattre autour des nouveaux moyens à mettre en œuvre pour améliorer l’écosystème de la mobilité urbaine afin qu’elle
devienne plus inclusive, plus durable et gagner en efficacité.
LNT avec CdP