Un homme blessé par des tirs de soldats israéliens est pris en charge par d'autres manifestants palestiniens, le 30 mars 2018 dans la bande de Gaza, à proximité de la frontière avec Israël © AFP SAID KHATIB
Un Palestinien est décédé après avoir été blessé vendredi par des tirs de soldats israéliens près de la frontière, portant à 17 le nombre de Palestiniens tués lors de ces manifestations frontalières, a indiqué lundi le ministère de la santé à Gaza.
Faris al-Raqib, 29 ans, avait été touché à l’estomac dans le sud de la bande de Gaza durant une marche qui avait réuni des dizaines de milliers manifestants palestiniens. Ce vendredi a été la journée la plus meurtrière dans l’enclave depuis la guerre de 2014 menée par Israël. Outre les 17 morts, plus de 1.400 Palestiniens ont été blessés, dont 757 par des tirs à balles réelles, selon le ministère de la Santé.
Faris al-Raqib était membre du Jihad islamique, mais il n’était pas armé lorsqu’il a été blessé, a affirmé ce mouvement radical dans un communiqué.
Cinq des 17 manifestants tués étaient des membres du Hamas, qui participaient aux « manifestations populaires aux côtés de leur peuple », a encore annoncé la branche armée de ce mouvement islamiste qui dirige la bande de Gaza.
L’armée israélienne a de son côté affirmé que 10 des Palestiniens tués avaient des « passés terroristes » au sein du Hamas et d’autres groupes tels que le Jihad islamique.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ainsi que la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini ont réclamé une « enquête indépendante » sur l’usage par Israël de balles réelles, une demande rapidement rejetée par l’Etat hébreu.
Les Etats-Unis ont eux bloqué samedi soir un projet de déclaration du Conseil de sécurité de l’ONU appelant « toutes les parties à la retenue et à prévenir toute escalade supplémentaire » et demandant une enquête sur les affrontements.
Les Palestiniens accusent les soldats israéliens d’avoir tiré sur des manifestants qui ne représentaient aucun danger immédiat.
Vendredi, des dizaines de milliers de Palestiniens avaient afflué vers la barrière séparant Israël de la bande de Gaza, au premier jour de « la marche du retour ». Cette protestation, censée durer six semaines, vise à réclamer « le droit au retour » des Palestiniens qui, par centaines de milliers, ont été chassés de leurs terres ou ont fui lors de la guerre ayant suivi la création d’Israël en 1948.
Ces protestations interviennent dans une période à hauts risques, les Etats-Unis prévoyant d’inaugurer leur ambassade à Jérusalem, autour du 14 mai.
La reconnaissance, en décembre dernier, par le président américain Donald Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël a ulcéré les Palestiniens, qui y voient la négation de leur revendication sur la partie orientale de la Ville sainte, annexée et occupée par Israël.
LNT avec Afp