Les forces gouvernementales irakiennes appuyées par des unités paramilitaires se sont emparées mardi d’une localité dans le cadre de leur offensive contre un des derniers bastions jihadistes dans le désert occidental frontalier de la Syrie.
« Nos forces se sont emparées totalement de la localité de Rayhana en l’attaquant sur trois axes et ont tué sept terroristes tandis que d’autres ont fui vers Anna, 8 km à l’ouest, qui est notre prochain objectif », a affirmé sur place à l’AFP un colonel de l’armée irakienne.
Selon lui, les avions de la coalition ont détruit une voiture piégée conduite par un kamikaze qui tentait de faire exploser son véhicule contre les forces de sécurité.
Pour sa part, le président du conseil municipal d’Anna, Abdel Karim al-Ani, a confirmé la prise de Rayhana, ajoutant que les forces de sécurité y avaient hissé le drapeau irakien sur les bâtiments publics.
Dans la matinée, le général Abdel Amir Yarallah, chef du Commandement conjoint des opérations (JOC) contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), avait annoncé que « des unités d’infanterie et de blindés appuyées par le Hachd al-Chaabi (force paramilitaire) avaient commencé une offensive pour libérer les localités d’Anna et Rayhana des terroristes de Daech », acronyme arabe de l’EI.
L’opération est appuyée par les avions de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis et les hélicoptères de l’armée irakienne.
Des blindés avançaient dans une plaine rocailleuse traversée par une ligne d’asphalte, tandis que des artilleurs à bord de pick-up armés de mitrailleuses étaient postés derrière des remblais poussiéreux, surmontés de sacs de sable.
Anna est l’une des trois localités toujours aux mains des jihadistes, à une centaine de kilomètres de la frontière syrienne dans l’immense et désertique province occidentale d’al-Anbar.
Après la reprise d’Anna, puis de Rawa, l’objectif des troupes irakiennes sera Qaïm, dernière localité avant la frontière et la province syrienne de Deir Ezzor. L’EI y est également sous le feu des forces du régime de Bachar al-Assad ainsi que d’une alliance de combattants arabes et kurdes soutenue par les Etats-Unis.
« L’objectif est de ramener la totalité de la province d’al-Anbar dans le giron de la nation », a affirmé à l’AFP le lieutenant général Rachid Flaih, à la tête des unités paramilitaires d’al-Anbar.
La bataille pour la reconquête de ces trois localités, où se trouvent, selon un général irakien, « plus de 1.500 jihadistes », pourrait intervenir en même temps ou après l’assaut sur l’autre bastion jihadiste d’Irak, Hawija et ses environs (300 km au nord de Bagdad).
L’Irak a infligé un rude coup à l’EI en le chassant début juillet de Mossoul (nord), trois ans après la prise de cette deuxième ville du pays par les jihadistes.
LNT avec AFP