
On les voit souvent à côté des poubelles ou des décharges publiques collectant les ordures : leur unique gagne-pain. Les ramasseurs d’ordures sont nombreux au Maroc, et surtout en milieu urbain, où les déchets s’accumulent facilement suite au rythme intense de la consommation. Le secrétaire d’État chargé du développement durable a réalisé une enquête sur les ramasseurs d’ordures ou parfois, nommés « les récupérateurs informels de déchets ».
7123 Marocains vivant du ramassage d’ordures !
Une étude du secrétariat d’État chargé du développement durable a dévoilé des chiffres et statistiques concernant le « ramassage d’ordures » au Maroc. Ils sont 7123 Marocains à vivre du ramassage d’ordures, dont 5308 dans le milieu urbain, et 1811 affectés aux décharges publiques aux côtés des sociétés de gestion d’ordures. En revanche, 14% des techniciens de surface sont des femmes, alors que 40 à 60% des éboueurs marocains sont âgé de moins de 20 ans !
Ces « travailleurs » sont confrontés souvent à des situations sanitaires inquiétantes, les conditions hygiéniques étant gravement affectées par le contact direct avec les déchets nocifs.
Dans son étude, le secrétariat d’Etat chargé du développement durable, a par ailleurs soumis plusieurs recommandations afin d’améliorer les conditions de travail des ramasseurs d’ordure. À titre d’exemple, il propose un guide pédagogique de prévention des risques, d’intégrer les ramasseurs d’ordures travaillant de façon informelle, par exemple dans les cahiers de charges du secteur de l’aménagement des espaces de voirie du Royaume.
Pour arriver à ces résultats, l’enquête s’est appuyée sur des questionnaires et des rencontres directes sur le terrain avec ces « récupérateurs informels » de déchets, sur la voie publique comme dans les décharges.
Ces rencontres ont permis de recueillir des informations personnelles sur les ramasseurs, notamment l’âge, le sexe, niveau scolaire, mais aussi sur les chiffres exacts des ventes, après le ramassage et tirage, ainsi que leur revenu quotidien.
Au Maroc, le ramassage en milieu urbain est régulier et pratiquement quotidien pour une production estimée à 5.3 millions de tonnes par an. L’industrie génère quant à elle plus d’1,5 million de tonnes annuellement, dont 256 000 sont des déchets dangereux. Enfin, les déchets médicaux représentent 6.000 tonnes /an, selon le secrétariat d’État chargé du développement durable.
Lancé en 2008 pour répondre aux défis d’une gestion durable des Déchets Ménagers et Assimilés et s’inscrire dans la modernisation du secteur des déchets, le ministère de l’environnement a élaboré le PNDM ( programme national des déchets ménagers), pour la mise à niveau du secteur des déchets.
Mis en œuvre en partenariat entre le Ministère de l’Intérieur, le Ministère chargé de l’Environnement et les collectivités territoriales, le PNDM bénéficie d’un appui de la Banque mondiale. Il est évalué à 40 MMDH, et s’étale sur une période de 15 ans.
Imane Jirrari