La Nouvelle Tribune : Plus de deux ans après votre lancement, pouvez-vous donner une idée des premiers résultats ?
M. Noury Saladin : Nous sommes arrivés en mai 2016, mais nous avions déjà une bonne connaissance de la destination de l’époque du Sofitel Marina Smir, de 2003 jusqu’à 2010 ou 2011. C’est-à-dire qu’on connaissait déjà la problématique de la destination. On a alors capitalisé là-dessus pour pouvoir tirer les enseignements du passé et essayer de mieux ajuster notre plan d’action pour le Sofitel Tamuda Bay.
Par rapport à votre plan d’action, en quoi consiste-t-il ?
Les projections dont nous avons discuté avec le propriétaire sont certes sur dix ans, mais notre plan d’action est à plus court terme que ça, soit des durées qui vont de 1 à 3 ans. Car dans le cadre de l’exercice budgétaire, on présente au propriétaire une vision d’année en année en dressant le bilan de l’année passée et en ajustant les actions prévues pour l’année à venir. Et on a une vision à moyen terme sur 3 à 5 ans. L’idée reste d’adapter l’offre balnéaire aux périodes d’avant et après saisons. A souligner qu’en Espagne, en France ou en Italie, la saison dure six mois, alors qu’ici, nous sommes sur une période très courte, soit trois mois, sachant que la période dite moyenne saison, reste quand même assez faible.
Qu’est-ce qui explique que vos clients sont beaucoup plus nationaux qu’étrangers ?
La raison majeure reste l’enclavement du produit. En termes d’accessibilité air-terre-mère, la région est très pauvre. On a un seul vol international mis en place depuis avril dernier à savoir Tétouan-Malaga et sur lequel on peut capitaliser. Tout le reste repose sur la desserte aérienne Tanger. Idem pour l’accessibilité maritime puisqu’on avait dans le passé un bateau qui faisait Benalmadena-Marina Smir, ce qui nous a connectés à un marché important. Ce bateau n’existe plus depuis 20 ans déjà. La frontière Bab Sebta constituait un matelas important pour la vie de l’hôtel durant toute l’année au niveau notamment du SPA, du restaurant, du SO… On ne pouvait plus compter dessus à cause de tous les problèmes de frontière que l’on connait. Ceci étant, la destination Tamuda Bay nécessite une véritable promotion et un accompagnement pour rendre la région visible.
Par rapport aux enjeux liés au développement durable, quelle est votre démarche en la matière ?
Nous avons un programme dit ‘‘Planète 21’’ articulés autour de 7 piliers en rapport avec la dimension environnementale de l’établissement hôtelier. Il s’agit là d’économie d’énergie, le recyclage des déchets… Sur un autre plan, plutôt citoyen et éthique, on s’efforce de favoriser les emplois pour les jeunes de la région. On a aussi des partenariats avec des centres de formation. Qui est M. Noury Saladin, DG de Tamouda Bay ? C’est un passionné de l’hôtellerie et la restauration. J’aime aussi l’échange. Je suis sur le terrain avec mes équipes et à l’écoute de mes clients avec cette ambition d’aller de l’avant. Mon objectif reste toutefois de positionner Sofitel Tamouda Bay sur la carte du tourisme méditerranéen balnéaire, à même de rivaliser avec un palace de Cannes ou de Sardaigne.
Propos recueillis par
Hassan Zaatit