Table ronde « Ensemble, pour faire de l'élimination des violences à l'égard des filles et des femmes une priorité nationale». Source : MAP
L’élimination de la violence à l’égard des filles et des femmes constitue la pierre angulaire du nouveau rapport du Conseil économique social et environnemental (CESE), présenté mercredi par visioconférence.
Lors d’une table ronde virtuelle sous le thème « Ensemble, pour faire de l’élimination des violences à l’égard des filles et des femmes une priorité nationale », le rapporteur et membre du CESE Abdelmaksoud Rachdi, a présenté les principaux points de l’avis du CESE intitulé « Éliminer la violence à l’égard des filles et des femmes : une urgence nationale».
Cet avis, adopté à l’unanimité le 26 novembre 2020, constate que les différents efforts déployés en vue de contrer la violence à l’égard des femmes, peinent toujours à avoir les effets escomptés.
Ainsi, selon l’avis, ces difficultés sont liées à plusieurs facteurs tels que la place accordée à la question de lutte contre la violence faites aux filles et aux femmes dans les politiques publiques, au faible impact des actions de prévention, au manque de coordination entre les différentes parties prenantes ou encore aux nombreuses insuffisances et lacunes qui caractérisent la loi sur la violence faite aux femmes.
De même, l’absence d’un dispositif institutionnalisé de protection territoriale à même d’assurer une détection précoce et une prise en charge efficace et pluridisciplinaire des filles et femmes victimes de violence selon un parcours codifié des victimes constitue également une limite prépondérante pour cette noble cause.
Le rapport n’a pas manqué de mettre en lumière les conditions particulières des groupes les plus vulnérables, tels que les filles et femmes handicapées, les femmes migrantes en situation irrégulière, les mères célibataires, ainsi que le personnel de maison, relevant que ces tranches de la société sont peu prises en considération au niveau des politiques, programmes et structures mises en place pour lutter contre la violence fondée sur le genre et ne bénéficient pas de programmes et mesures dédiées.
Face à ces entraves, le CESE a émis une batterie de recommandations traduites en 6 orientations stratégiques et 36 mesures opérationnelles. Il s’agit notamment d’ériger la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles et la promotion de l’égalité en une cause d’intérêt national prioritaire traduite dans une politique publique globale et transversale s’appuyant sur un budget clairement identifié et sanctuarisé, tout en mettant à profit la coopération internationale en la matière, de mettre en place un cadre normatif conforme aux conventions internationales ratifiées par notre pays, qui promeut et protège, sans aucune discrimination, les droits fondamentaux de chaque individu au sein de la société ainsi que de remédier aux insuffisances de la loi n°103-13 relevées lors de son application.
Le CESE a également appelé à promouvoir la culture de l’égalité et de «tolérance zéro » à la violence à travers la mise en place d’une politique globale préventive contre la violence faite aux filles et aux femmes, à éliminer les différents obstacles entravant le droit d’accès des femmes à la justice et mettre en place un dispositif opérationnel territorial et intégré de protection des filles et femmes victimes de violence ou encore à adopter des mesures adaptées aux situations des personnes les plus vulnérables, notamment les filles et femmes handicapées ainsi que les femmes migrantes en situation irrégulière, les mères célibataires et le personnel de maison, au niveau des politiques, programmes et structures mises en place pour lutter contre la violence fondée sur le genre.
Par ailleurs, 10 pistes d’amélioration ont été proposées pour apporter une réponse à la violence contre les filles et les femmes en situation d’urgence.
LNT avec MAP