
Crédits photo : Ahmed Boussarhane
Poussés par les rumeurs d’un possible confinement, les Marocains se sont rués sur les supermarchés ces derniers jours pour faire le plein de provisions.
Cette frénésie a poussé le ministère de tutelle à réagir pour calmer les citoyens et les rassurer.
Dans un communiqué, le ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Economie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy, a rassuré les citoyens quant à la situation de l’approvisionnement national qui, selon lui, ne doit prêter à aucune inquiétude.
De son côté, le ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts a également tenu à préciser que les marchés connaissent et connaîtront un ravitaillement régulier et que le réapprovisionnement sera assuré fréquemment.
Si une légère hausse a été constatée durant le weekend, au niveau des prix de certains produits alimentaires, notamment agricoles, les prix sont progressivement revenus à la norme à partir du lundi 16 mars.
En effet, le mouvement inhabituel d’écoulement de certains produits alimentaires agricoles, a poussé certains vendeurs, notamment dans les marchés traditionnels, à augmenter leurs prix à cause de la forte demande. Le Marocain a été surpris de voir les prix de certains produits augmenter de plusieurs dirhams en un court laps de temps.
Ainsi, le prix d’achat des légumes au marché de gros a parfois même doublé, poussant ainsi le détaillant à l’augmenter à son tour. C’est le cas de la tomate, l’oignon, la carotte, la pomme de terre, etc. Le prix du poulet a également connu une hausse, passant de 11 dh le kilo il y a quelques jours à 20 dh le kilo ce weekend, dans certains marchés de la capitale économique. Cette hausse n’est nullement liée à une pénurie des produits mais obéit seulement à la loi de l’offre et de la demande, qui prend le dessus même par ces temps difficiles.
Mardi 17 mars, les Ministères de l’Intérieur et celui de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, ont pris conjointement la décision de permettre l’approvisionnement direct des Grandes et Moyennes Surfaces (GMS) en légumes et fruits via la vente directe par les producteurs à ces espaces de commerce sans passer par les marchés de gros.
Cette mesure, qui intervient dans le cadre du contexte sanitaire actuel causé par la pandémie COVID-19 prend effet à partir du 18 mars 2020 et durera 1 mois.
Des supermarchés dévalisés
Si le prix des aliments de longue conservation et autres produits n’a pas augmenté dans les GMS, il n’a pas baissé non plus. Alors que des promotions sont proposées toute l’année et surtout lors des occasions spéciales (fêtes religieuses, Ramadan, fêtes de fin d’année), cette situation exceptionnelle que connait le pays n’a pas suscité chez les GMS le réflexe de baisser les prix de certains produits pour alléger le porte-monnaie des ménages dans cette période délicate.
Alors que dans d’autres pays où le pouvoir d’achat est bien supérieur au nôtre, plusieurs enseignes de la grande distribution ont baissé les prix des pâtes, de l’huile, de la farine ou encore du riz lorsqu’ils ont remarqué que l’intérêt pour ces produits a augmenté.
Faire un effort sur le prix des produits de première nécessité aurait été un grand geste de solidarité de la part des GMS en ces temps de crise et la meilleure pub possible !
A. Loudni