Les travaux de la 8è édition de Women’s Tribune, un rendez-vous incontournable de réflexion et de débat, et une force de proposition aux niveaux national, régional et international, ont démarré vendredi à Essaouira, autour du thème « Entreprendre en conscience ».
Initié sous le haut patronage du Roi Mohammed VI, par l’association Women’s Tribune, ce conclave est rehaussé par la présence d’éminentes personnalités politiques, économiques et des spécialistes en matière d’environnement et de santé, ainsi que des représentants de la société civile, du Maroc et d’ailleurs.
Cette conférence se veut un véritable espace de croisement de regards et d’idées, d’expression et de réflexion autour de thèmes spécifiques où se conjuguent savoirs, expériences et pratiques.
Concernant la thématique de cette nouvelle édition, elle s’inscrit dans les objectifs de l’association Women’s Tribune, dont la volonté affirmée est de contribuer à construire l’égalité hommes-femmes et de promouvoir un développement durable qui profitera à toutes les couches sociales aussi bien au Maroc que dans les pays du pourtour méditerranéen et d’Afrique.
Intervenant à l’ouverture de cet événement de trois jours, Mme Fathïa Bennis, présidente de l’association Women’s Tribune, a fait savoir que cette édition s’inscrit dans la logique qui accompagne un nouveau paradigme de développement économique qu’il nous faut désormais penser durable, s’interrogeant par la même occasion, sur les moyens à mettre en œuvre face aux diverses formes de dérèglements outre celui, aujourd’hui bien connu, du dérèglement climatique.
« Nos sociétés de consommation sont sans limites, le système financier mondial a montré les siennes. Nous savons que les États souverains ne peuvent à, eux seuls, prendre en charge la globalité de ces problématiques qui s’enchevêtrent les unes les autres », a-t-elle expliqué, estimant qu’ »il en va de nos responsabilités personnelles dans le moindre de nos actes quotidiens, du simple geste écologique au choix du financement d’un projet d’entreprise en passant par une réflexion à mener sur un nouveau concept tel que la démocratie participative. Nous nous devons d’apprendre à changer de mentalités face à ce nouveau paradigme et d’agir, surtout d’agir, quelque soit ce niveau d’action ».
Et de poursuivre que survivre aux changements et dérèglements survenus à cette période quelque peu « autodestructrice », il nous faut, également, prendre soin de l’ensemble de l’écosystème du monde vivant, en général, et du développement humain, en particulier, notant qu’il s’agit d’une nécessité vitale car « nous léguerons à nos enfants un monde qu’il nous faut construire d’urgence ».
Pour Mme Bennis, cette période actuelle « historique » demeure forte d’avancées à exploiter et à valoriser sans relâche car productrice de richesses matérielles et immatérielles, estimant qu’Il en va « de notre devenir et de celui des générations de demain et, d’ores et déjà, des populations les plus vulnérables de notre planète dont l’abandon serait une faute éthique à l’échelle de l’humanité ».
Au menu de cette manifestation figurent des tables rondes de haut niveau autour de questions en rapport avec « entreprendre en conscience pour protéger la planète et faire front commun », « le développement durable » et « la démocratie participative » entre autres.
Il s’agit en effet, d’aborder une série de questions du genre : Après la COP 22, quelles sont les nouvelles attentes à l’égard des entreprises pour faire face au réchauffement climatique et à la pollution environnementale ? Quelles nouvelles responsabilités mises à leur charge, en matière non seulement environnementale, mais également de protection des droits sociaux fondamentaux ? Quelle réalité pour l’économie sociale et solidaire ? Dans un contexte où les risques climatiques sont aussi financiers, quel avenir pour le Crowfunding, cette nouvelle forme d’investissement participatif ?
Créée en 2009, l’Association Women’s Tribune a pour missions d’aider les gouvernements à mettre en œuvre des projets à faibles émissions de carbone, de communiquer les meilleures pratiques et de créer une économie verte, de renforcer le leadership des femmes arabo-africaines en tant qu’actrices du développement de la société d’aujourd’hui et de demain, tant au niveau national qu’international.
Elle se propose aussi de créer des liens entre les divers collectifs et réseaux de femmes, de documenter et diffuser les expériences, pratiques et savoirs et de favoriser les échanges Sud-Sud et Sud-Nord.
Les deux précédentes éditions de Women’s Tribune avaient été dédiées aux enjeux climatiques, rappelle-t-on.
LNT avec Map