A 20 jours de la rentrée scolaire et à un moment où notre pays vit au rythme d’une recrudescence inquiétante des cas positifs, avec plus de 1000 cas par jour, les propriétaires des écoles privées sont fermes. Pour la prochaine rentrée scolaire, ils militent pour le présentiel. Et apparemment, on ne veut rien savoir !
Chez le Chef du gouvernement, en présence du ministre de l’Education Nationale, les représentants des écoles privées ont bien saisi l’occasion pour interpeller l’Etat sur l’importance du présentiel…pour eux bien entendu ! Par la même, ils ont bien voulu démontrer au Chef du Gouvernement que l’enseignement à distance impacte négativement les finances des écoles privées. Des activités telles que le transport scolaire, le préscolaire, la garderie, la cantine… sont autant de branches en mesure de disparaître avec le e-enseignement, dit-on auprès de ces derniers.
Devant le Chef du Gouvernement, les représentants des écoles privées ont tenu à préciser aussi que l’enseignement à distance durant la période du confinement leur a été très coûteux. Autrement dit, cette alternative n’arrange pas leurs comptes bancaires…Tout simplement. Vous l’aurez certainement compris.
On aurait souhaité que l’école privée, en sa qualité de partenaire d’Al Madrassa Al Watania, vienne avec des propositions à même de contribuer à trouver des solutions où la santé de tous devrait primer sur toute autre considération, particulièrement en ces moments où la bataille contre la Covid-19 s’avère de jour en jour une affaire de longue haleine.
On aurait souhaité aussi que l’école privée vienne aussi avec des protocoles sanitaires préventifs à même d’épargner aussi bien aux élèves qu’au corps enseignant les risques de contamination. Néanmoins, rien de cela n’a été à l’ordre du jour de cette rencontre avec la présidence du gouvernement et le ministère du Tutelle.
Encore une fois et sans risque de se tromper, on dira que l’école privée marocaine reste animée par le profit… rien d’autre. La Covid-19 n’a fait que dévoiler le vrai visage d’un secteur livré à lui-même depuis de longues années, à l’abri de toute reddition des comptes.
Mais là n’est certainement pas le problème. On dira que le privé, au Maroc comme ailleurs, reste préoccupé en premier et dernier lieu par le souci mercantile. Aujourd’hui et à l’heure d’une démission flagrante, pour ne pas dire honteuse, de l’Etat, l’école privée se veut un investissement sûr pour les Moulchekara. C’est pourquoi on comprend facilement que si les écoles privées insistent sur le présentiel, c’est parce que derrière, le gain est important. Il est encore plus important durant la rentrée scolaire, quand les ménages se trouvent face à des frais d’inscriptions salés, qui souvent comprennent également deux mois d’avance.
Dans tous les cas, dans un contexte pareil, l’Etat ne doit en aucun cas rester otage des intérêts financiers de ces Moulchekara des écoles privées. Ne serait-ce le temps d’une épidémie ravageuse ! Autrement, El Othmani et Amzazi seraient complices d’une démarche lâche amenant l’appauvrissement de tous ces Marocains qui ont opté pour l’école privée, face à une école publique complètement déconnectée de son entourage aussi bien national qu’international.
Hassan Zaatit