Le négociateur de l'Union européenne sur le Brexit Michel Barnier arrive 11 mai 2017 devant le parlement irlandais à Dublin. © AFP Paul FAITH
Le négociateur de l’Union européenne sur le Brexit Michel Barnier a appelé à des négociations « sans agressivité » avec Londres, pour que l’UE et le Royaume-Uni puissent maintenir des relations « solides », jeudi lors d’un discours devant le parlement irlandais à Dublin.
« Si nous négocions dans le respect mutuel, sans aucune agressivité (…) si nous sommes ouverts à trouver des solutions, il n’y a pas de raison que l’Europe ne puisse maintenir une relation solide avec le Royaume-Uni », a affirmé M. Barnier.
« Nous voulons la réussite de ces négociations » de sortie du Royaume-Uni de l’UE, a-t-il ajouté, soulignant que ce pays, « membre de l’UE pendant 44 ans », « devrait rester un partenaire proche ».
M. Barnier a par ailleurs réaffirmé que l’une de ses trois priorités dans ces négociations sera d’éviter le rétablissement d’une frontière « dure » entre la République d’Irlande et la province britannique d’Irlande du Nord.
« Maintenant, le Brexit change la frontière extérieure de l’UE mais je travaillerai avec vous pour éviter une frontière dure », a-t-il dit, soulignant que « rien ne doit compromettre la paix » signée en 1998.
Mais « le départ du Royaume-Uni de l’UE aura des conséquences. Nous devons tous dire la vérité », a-t-il cependant ajouté.
« Les contrôles douaniers font partie de la gestion des frontières de l’UE », notamment pour « protéger le marché unique » et les normes sanitaires, a-t-il dit.
Réagissant au discours de Michel Barnier, le Premier ministre irlandais Enda Kenny s’est dit « heureux que les inquiétudes propres à l’Irlande soient pleinement reconnues », estimant que son pays « sera plus affecté que n’importe quel autre » par la sortie du Royaume-Uni de l’UE.
M. Kenny a lui aussi souligné la nécessité d’éviter la mise en place d’une « frontière dure » afin de maintenir la paix. « Cela représente un défi politique, nous devrons être flexibles et imaginatifs (…) pour parvenir à une solution », a-t-il indiqué.
Un point délicat des négociations évoqué par M. Barnier sera sans doute le retour des contrôles à la frontière de l’Irlande du Nord.
Enda Kenny, lui, a demandé « le maintien de la Common Travel Area », qui lie le Royaume-Uni, la République d’Irlande, l’île de Man et les îles anglo-normandes, et permet à leurs ressortissants de circuler sans passeport dans cette zone.
LNT avec AFP