Incendie de forêt à Labrea, en Amazonie brésilienne, le 17 septembre 2022
Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a présenté lundi un nouveau plan de lutte contre la déforestation illégale en Amazonie, l’une des priorités de son gouvernement depuis son retour au pouvoir.
« Le Brésil, en particulier grâce à la forêt amazonienne, a une grande importance dans l’équilibre climatique de la planète (…) empêcher la déforestation de l’Amazonie, c’est aussi aider à réduire le réchauffement global », a déclaré Lula lors d’une réception au palais présidentiel à Brasilia.
Le plan, qui comporte plusieurs centaines d’objectifs, prévoit par exemple la saisie immédiate de la moitié des zones exploitées illégalement à l’intérieur d’espaces protégés. D’ici 2027, trois millions d’hectares de ces aires de conservation seront délimités.
De plus, il annonce l’embauche de milliers d’analystes afin de renforcer la surveillance, ainsi que la création d’un « label Amazonie » pour promouvoir l’économie durable.
Ce projet signe le retour de la thématique environnementale en tant que « priorité, après quatre dans l’indifférence et l’abandon », s’est félicité Lula, à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement.
Le président de gauche, accompagné notamment de sa ministre de l’Environnement Marina Silva, faisait alors référence au mandat de l’ex-dirigeant d’extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022), durant lequel la déforestation annuelle moyenne a grimpé de 75% par rapport à la décennie précédente.
Le programme reprend celui créé en 2004 au cours de la première présidence de Lula (2003-2006), mais mis en pause par M. Bolsonaro.
De retour au pouvoir depuis janvier, Lula a fait de la protection de l’environnement l’une de ses priorités, et souhaite voir le Brésil devenir un exemple mondial en réduisant ses émissions de gaz à effet de serre et en mettant fin à la déforestation illégale d’ici 2030.
La présentation du plan intervient cependant une semaine après que le Congrès conservateur a porté plusieurs coups au président et à son agenda en la matière.
Le ministère de l’Environnement s’est vu retirer par les députés ses compétences en matière de cadastre des terres rurales – levier essentiel pour surveiller et combattre la déforestation illégale – et la gestion des ressources en eau.
Pour l’exécutif, ces revers sont un moindre mal qui peuvent éviter une restructuration complète de l’équipe composée par Lula.
Le gouvernement gardera les mêmes priorités malgré ce pas en arrière, a affirmé Marina Silva devant la presse, assurant que tout serait fait en interne « pour que la mise en œuvre (du plan) ne soit pas compromise ».
LNT avec Afp