Joe Biden, le 18 avril 2019 à Dorchester, dans le Massachusetts © AFP/Archives JOSEPH PREZIOSO
L’ancien vice-président américain Joe Biden, l’un des favoris démocrates dans la course à la Maison Blanche, se rend lundi à la rencontre de travailleurs et de syndicalistes, premier acte de terrain de la longue campagne pour l’investiture de son parti.
Joe Biden a choisi pour cet événement la Pennsylvanie, l’Etat de la côte est qui l’a vu naître il y a 76 ans… et qui a été remporté par Donald Trump en 2016. Il doit s’exprimer depuis Pittsburgh, berceau de l’industrie sidérurgique américaine aujourd’hui en partie reconverti dans la hi-tech.
Avant même le début de son discours, Donald Trump a ironisé, dans une série de tweets, sur la campagne de l’ex-numéro deux de Barack Obama, preuve sans doute que l’ancien sénateur, comme lui septuagénaire, l’inquiète plus qu’il ne veut l’admettre.
« Joe Biden l’endormi organise son premier meeting dans le merveilleux Etat de Pennsylvanie. Il ne sait visiblement pas qu’elle connaît l’une des meilleures années de son histoire sur le plan économique avec un taux de chômage au plus bas et une industrie sidérurgique florissante (alors qu’elle était morte) », a-t-il tweeté, accusant par ailleurs les médias d’être « à fond » derrière le démocrate.
Homme populaire aux origines modestes, Joe Biden se targue d’avoir gardé le contact avec la base ouvrière du parti démocrate et de pouvoir rivaliser avec le milliardaire républicain dans les régions industrielles où règne un fort sentiment de déclassement social.
« Les banquiers de Wall Street et les PDG n’ont pas construit les Etats-Unis. C’est vous qui avez construit les Etats-Unis (…), les gens ordinaires de la classe moyenne », avait-il lancé il y a quelques jours dans le Massachusetts devant des employés de supermarchés en grève.
Cette fois-ci, c’est à l’invitation de militants syndicaux qu’il s’exprimera lundi après-midi sur le thème de la reconstruction de la classe moyenne américaine.
Joe Biden se lance ainsi pour la troisième fois dans la course à la Maison Blanche après deux échecs aux primaires. Dans un parti démocrate qui penche de plus en plus fortement à gauche, il pense pouvoir incarner victorieusement une ligne centrale et modérée.
– L’âge du candidat –
Les sondages lui donnent pour l’instant raison. Le dernier en date, dimanche, pour ABC News et le Washington Post, lui prête 17% des intentions de vote, contre 11% à son premier rival Bernie Sanders.
Fort d’une notoriété forgée par des décennies au Congrès et huit années aux côtés de Barack Obama, Joe Biden a récolté 6,3 millions de dollars de dons dans les 24 heures qui ont suivi son annonce de candidature, le maximum enregistré dans le camp démocrate jusqu’ici. Un autre baromètre crucial aux Etats-Unis.
Mais les critiques et les réserves qui l’avaient fait hésiter de longues semaines à se présenter n’ont pas disparu. Loin s’en faut.
Son âge d’abord, et la nécessaire énergie qu’il faut déployer pour tenir sur la durée d’une campagne de 18 mois. Le premier scrutin des primaires n’est prévu qu’en février 2020.
Donald Trump, pourtant âgé lui-même de 72 ans, s’est engouffré le premier dans cette brèche.
« Je suis le plus jeune. Je suis un homme jeune, plein de vie », a-t-il lancé vendredi. « Je ne sais pas ce qui a bien pu arriver à Biden, je ne l’ai jamais vu comme ça auparavant », a insisté le président dimanche dans un entretien à Fox News. « Est-ce que c’est vraiment Joe Biden? Il me semble différent ».
Bernie Sanders, l’autre favori de la primaire démocrate, parmi une vingtaine de candidats, a lui 77 ans.
Joe Biden se débat aussi avec de vieilles accusations sur des gestes un peu trop rapprochés à l’égard des femmes ou sur des décisions et des votes lors de sa longue carrière de sénateur du Delaware.
LNT avec Afp